Jusqu’à très récemment, la sélection allemande comptait peu ou pas de joueurs d’origine immigrée. Explications.
La présence massive de descendants d’immigrés dans l’effectif de la “Deutsche Nationalmannschaft” est un phénomène relativement récent. (…)
la composition ethnoculturelle de plus en plus diversifiée de la “Mannschaft” témoigne de signes d’une tangible transformation du mode de constitution de la nation allemande. Profitant de la réforme du Code de la nationalité en 2000 qui mit fin au seul droit du sang, l’Allemagne a en effet tourné la page et de l’équipe nationale et de la communauté des citoyens monochromatiques. Cette sélection de sportifs “new look” traduit enfin un mouvement de modernisation des instances dirigeantes du football allemand, dont l’origine se situe à la charnière du XXe et du XXIe siècles. Ainsi l’espace des joueurs issus de l’immigration est marqué par l’empreinte de la politique antidiscriminatoire menée par le “Deutscher Fußball-Bund” (DFB) et ses organisations-membres. (…)
La composition de l’équipe allemande des années 2000 affiche l’origine ethnoculturelle de plus en plus diversifiée des Allemands, et le soutien que ces derniers lui apportent, notamment depuis 2006 (7), informe du niveau de consensus rencontré par cette diversification. Le contraste est d’ailleurs saisissant entre cette équipe “multikulti” et la sélection unicolore du siècle dernier. Entre 1934 et 1998, la “Mannschaft” n’a par exemple accueilli qu’un seul joueur d’origine non germanique en la personne de Maurizio Gaudino, descendant d’immigré italien ayant pris part à la Coupe du monde en 1994. (…)
Le développement des attitudes racistes et xénophobes dans les ligues amateurs, les exclusions d’immigrés des clubs allemands et la recrudescence des associations mono-ethniques ont alors conduit les responsables du DFB à utiliser le football à la fois comme un outil de lutte contre la discrimination ethno-raciale et comme un vecteur de promotion de la diversité culturelle.
Merci à Bourgmestre