L’Australie a définitivement abandonné jeudi, sous la pression des aborigènes, un projet d’enfouissement de déchets radioactifs près d’un sanctuaire aborigène dans le nord du pays.
Muckaty Station, localité du Territoire du Nord, avait été choisie en 2007 pour accueillir des déchets nucléaires de faible et moyenne activité.
En concertation avec le Northern Land Council (NLC), organisation aborigène chargée de l’administration de la partie septentrionale du Territoire du Nord, le gouvernement avait reçu l’accord de la tribu des Ngapa.
Mais quatre autres clans s’opposaient au projet, arguant de la proximité d’un site sacré, et avaient saisi la justice fédérale.
Après des années de bataille, les responsables du NLC ont décidé de renoncer et le gouvernement l’a aussitôt suivi. Le dossier a été formellement rejeté jeudi.
Pour le directeur exécutif du NLC, Joe Morrison, l’unité de la communauté aborigène devait prévaloir. “La mission prioritaire du NLC est de réconcilier ces familles“, a-t-il dit.
Le gouvernement va chercher un autres site pour ses déchets. L’Australie n’utilise pas le nucléaire comme source d’énergie mais l’unique réacteur australien, près de Sydney, a vocation à servir la recherche et la médecine.
Les aborigènes d’Australie ont célébré l’an dernier le cinquantenaire du combat pour la reconnaissance de leurs droits.
Le mouvement est parti en 1963 de l’opposition de la communauté aborigène du Yirrkala (nord) à l’exploitation d’une mine de bauxite sur ses terres.
Les Yolngu avaient envoyé une pétition aux parlementaires australiens revendiquant la propriété ancestrale du sol. Ils n’avaient pas eu gain de cause mais la conscience aborigène était née, qui allait déboucher en 1967 sur leur reconnaissance en tant que citoyens australiens et leur droit à la terre en 1976.