170 policiers sont mobilisés. Une trentaine de personnes ont été interpellées pour trafic de stupéfiants, blanchiment et association de malfaiteurs.
Selon les enquêteurs des stups, la revente de crack et de cocaïne rapporte 6 000 à 8 000 euros par jour au clan familial. Les bénéfices seraient réinvestis au Mali et au Sénégal.
Lundi matin, dès 6 heures, les policiers de la brigade des stups, aidés de quelques dizaines de CRS, agissant sur commission rogatoire de la juge parisienne Anne de Pingon, ont fait irruption au domicile de la famille B. Ce clan familial, fort de dix-sept frères et soeurs, avait mis le quartier Reverdy (Paris 19e) – coincé entre le bassin de la Villette et la résidence Euryale-Dehaynin – en coupe réglée depuis près de 6 ans.
Il est surnommé le “four” par les policiers – parce que le trafic de drogue se déroule presque 24 heures sur 24. Quant aux dealers et à leurs complices – guetteurs, nourrices et hommes de main -, ils l’appellent le “zoo” parce qu’ils servent les clients, près d’une centaine par jour, derrière la grille qui encercle une partie de la cité. […]
Le millier d’habitants qui circulent autour de cette zone mais surtout les résidents vivaient dans la terreur permanente. Ce point de deal est un abcès de fixation pour le commissariat local qui reçoit chaque jour des appels de détresse sans qu’il ait les moyens d’y répondre. Jusqu’à ce matin, les locataires de cet ensemble HLM de la Ville de Paris comme les propriétaires qui leur font face étaient désespérés. “Tout le monde s’est cassé les dents sur cette équipe de trafiquants. Il n’y a plus vraiment d’espoir. On vit en baissant la tête et en faisant semblant de ne rien voir“, confie un employé du bailleur social.