Addendum du 24/06/14 :
Haïm Korsia, élu dimanche grand rabbin de France, devrait rapidement devenir une vedette des médias. Sa ressemblance assez frappante avec Antoine de Caunes va sans doute y contribuer, ainsi que son sens de la répartie et un maniement subtil de l’humour pour aborder les sujets les plus délicats.
Il est donc le « bon client » rêvé par les journalistes de télé, beau gosse et capable de faire 1mn 30 sans provoquer l’exode de l’audience vers des chaines plus clémentes…
En tout cas, avec Korsia, le franco-judaïsme, qui ne distingue pas l’amour de la patrie de la fidélité à la tradition fait son grand retour. Biographe de Jacob Kaplan, grand rabbin de France pendant les heures noires de l’occupation nazie et patriote exemplaire, Korsia est très tendance dans son look, mais très vintage dans sa conception de la place de juifs dans la cité. Mazel tov !
Alors que le Consistoire s’apprête à élire le futur grand rabbin de France ce dimanche 22 juin, Moïse Cohen, président d’Honneur du Consistoire de Paris, revient sans langue de bois sur les défis que représente cette élection pour le judaïsme français…
Quel est le pouvoir du grand rabbin de France ?
C’est un poste honorifique avant tout ; symboliquement, il revêt une très grande importance à la fois à l’extérieur, car il est un interlocuteur pour l’Etat, mais aussi vis-à-vis de la communauté juive qui considère qu’il doit être un phare qui l’éclaire sur maints problèmes. Il est présent aux grandes cérémonies et il est à la tête de l’appareil rabbinique même si les grands rabbins régionaux font un peu ce qu’ils veulent. Ses pouvoirs sont les suivants : il supervise le séminaire israélite de France, pour la formation des rabbins. Il est la voix de la communauté juive par rapport à tous les problèmes sociétaux. Il représente la France dans une conférence européenne des rabbins. Il détermine la politique religieuse en coiffant les différents corps rabbiniques régionaux. Il préside, par ailleurs, la commission de classement…
Dans la région parisienne, il y a environ 100 synagogues consistoriales et 200 non consistoriales. En principe, c’est le Consistoire qui distribue les cartes officielles d’accès aux abattoirs pour les abattages rituels, mais certains courants comme les loubavitch pratiquent un abattage indépendant en France ou même à l’étranger…
Quid de la situation des femmes ?
Aujourd’hui, certaines femmes considèrent qu’il n’y a pas de raison de les empêcher d’étudier les textes sacrés. Elles souhaitent assister à des offices, prier, participer à des conférences… En Amérique, en Israël, il existe des courants strictement orthodoxes qui admettent parfaitement que les femmes puissent lire dans la Torah. En septembre 2013, un office religieux pour les femmes a été fait à Neuilly, ce qui a soulevé un tollé général qui, à mon avis, n’avait pas lieu d’être. Le résultat a été de créer des militantes pour la cause des femmes parmi les orthodoxes. Des questions pratiques sont prises ainsi en compte : que la jeune fille qui atteint la majorité religieuse puisse faire sa majorité à la Synagogue, qu’on adopte des règles plus souples en matière de divorce religieux pour que des femmes ne soient plus « prisonnières » de leur mari récalcitrant, etc…
La vie, merci à Claude Courouve