Voici que le méchant dieu foot est de retour avec sa coupe du monde, le fameux Mondial. Débauche d’images, débauche de matchs, débauche de commentaires débiles, débauche de manifestions violentes, bref, débauche de « sport ».
Un « sport » qui ne peut que soulever le cœur tant il nous montre un spectacle indécent : les noces hideuses du fric et du cosmopolitisme, sur fond de manipulation de masse.
Le conditionnement par le sport
L’abrutissement sportif constitue un rouage important du conditionnement des populations occidentales par le Système. Que ce soit par la promotion individualiste du faire-du-sport-pour-rester-en-bonne-santé (mais à condition d’acheter des chaussures Nike et des sacs Adidas, bien sûr) ou par la promotion collectiviste du sport de masse.
Le sport de masse permet en effet de créer des foules psychologiques, comme disait Gustave Le Bon. Le Mondial vampirise les médias – c’est-à-dire les recettes publicitaires – et donc l’attention de chacun.
On soupèse et commente ainsi les moindres faits et gestes des joueurs, comme s’il s’agissait des oracles de notre temps. Un tel a fait un doigt d’honneur, tel autre a donné un coup de boule. Tel joueur a « marqué ». Un autre a plaqué sa petite amie ou bien a insulté son entraîneur. Les médias s’en donnent à cœur joie pour nous « informer », c’est-à-dire pour nous submerger de cette grotesque insignifiance !
Dans le métro on nous annonce même les résultats des matchs. Pas question de rester indifférent ne serait-ce que l’espace d’un déplacement ! L’indifférence au foot devient suspecte. Presque un signe de fâââchisme.
Le foot mondialisé c’est un patriotisme débile
On agite les drapeaux comme s’il s’agissait de saluer une victoire militaire ou un grand événement national. Le foot serait-il le dernier refuge du patriotisme ?
Mais ces héros que l’on nous fait célébrer ne sont que des mercenaires et, leurs combats, des spectacles factices, sinon truqués ou dopés.
Les supporteurs s’arrogent pourtant le droit de « manifester leur joie » à chaque match en faisant un tintamarre de tous les diables, en hurlant pour chaque but marqué, en bloquant la circulation ou en cassant tout.
Les municipalités et les préfectures recommandent maintenant aux braves gens de ne plus circuler les soirs de matchs : couvre-feu obligatoire pour les autochtones les soirs de foot ! On voit combien ce « sport » adoucit les mœurs et l’intégration… Le mieux ne serait-il pas finalement de rester scotché devant sa télé en priant sainte Pub ?
La grand-messe du déracinement planétaire
Le Mondial du foot c’est aussi la grand-messe du déracinement planétaire : celle qui sert à raffermir périodiquement la foi cosmopolite. Voilà pourquoi le foot intéresse tant le Système.
Le Mondial célèbre le déracinement européen d’abord, puisque nos équipes « nationales » se composent principalement désormais de joueurs cosmopolites, dont beaucoup proviennent d’Afrique. Hier « espagnol », aujourd’hui « français », demain « anglais » peut-être par la magie des contrats en or, le joueur de foot incarne le héros aux semelles de vent, celui qui n’est nulle part chez lui.
Le Mondial souligne aussi le déracinement immigré, à l’instar de ces supporteurs « franco-algériens » qui sifflent la Marseillaise et ne brandissent que le drapeau de leur vraie patrie : l’Algérie, démontrant par là même qu’ils ne se sentent pas chez nous chez eux.
Le foot c’est enfin le déracinement programmé pour tous ces petits Africains ou descendants d’Africains que les clubs et les manageurs achètent comme une vulgaire ressource humaine à faire fructifier.
Et tout cela pour que ce beau monde des « sportifs » achète force maillots, ballons et portraits de ces héros frelatés : les joueurs de foot ! Heureux consommateurs de produits dérivés qui allez enrichir l’oligarchie du sport et des médias, le Système vous remercie !
Car le sport ne peut plus exister sans publicité ni sans sponsors, c’est-à-dire sans se soumettre à Mammon. Ultime déracinement. Ultime décadence.
Décadence du sport ou sport de la décadence ?
Les saturnales du Mondial offrent enfin l’avantage de détourner l’attention des tristes réalités du moment.
Hier, Jacques Chirac s’appropriait la Coupe du monde pour tenter de sauver sa présidence stagnante en vantant les vertus sportives du métissage, en réponse au Front national. Aujourd’hui, François Hollande commente les buts des autres à défaut de commenter son propre désastre.
Dans la Rome décadente on offrait du pain et des jeux, pour calmer la plèbe de plus en plus agitée. Mais cela n’a pas empêché la chute finale.
Dans l’Europe décadente et désindustrialisée on offre le foot télévisé aux chômeurs. Cela ne durera pas non plus.