À l’extérieur, les gens “normaux”, économiquement productifs. Derrière les grilles, tous les autres : fous, libertins, prostitués, mendiants, criminels, sorciers, oisifs… C’est ainsi que fonctionnait “l’Hôpital général” du XVIIe siècle, pour cacher la misère sociale.
Aujourd’hui, “que veut-on cacher à Marseille ?”, interrogent les psychiatres de l’hôpital Edouard-Toulouse, dans une lettre ouverte signée par leurs deux syndicats (SPH et USP). Après les personnels de l’hôpital psychiatrique du 15e, ces médecins protestent contre l’hébergement prochain, dans l’enceinte de leur établissement, d’un foyer d’accueil pour sans-abri.
Une mesure d’urgence ordonnée par le préfet avec l’accord de l’ARS, à la suite de l’incendie du centre d’accueil pour SDF de la Madrague-Ville et aux travaux de celui de la rue Forbin.
Dénonçant “l’amalgame entre psychiatrie et précarité”, ces médecins rappellent que “l’hôpital a pour vocation de soigner des patients souffrant de pathologies psychiatriques, et non pas d’accueillir toute la misère sociale de la ville”….
Malgré ce tollé, la décision du préfet sera appliquée dès mercredi. Sous réserve de l’autorisation de la commission de sécurité, 48 places d’hébergement d’urgence (de nuit) vont être aménagées dans un pavillon en partie désaffecté….
Merci à antibarbare