Selon une vaste enquête, plus d’un quart des Français ont renoncé à au moins un soin en 2012 pour des raisons financières.
Au pays de la santé pour tous, ces données laissent perplexe. Selon une enquête de l’Institut de recherche et documentation en économie de la Santé (Irdes) publiée ce vendredi,
plus d’un Français sur quatre (25,7%) a renoncé à un soin dans les douze derniers mois pour des raisons financières en 2012.
Et les chiffres sont à la hausse : en octobre, le baromètre santé d’Europ Assistance dénombrait, lui, un Français sur trois dans cette même situation une année plus tard.
Soins dentaires et optiques en tête
Pour cette édition, l’enquête portrait plus précisément sur la nature des soins concernés. Parents pauvres de la santé, l’optique et le dentaire sont les plus touchés. 18% des bénéficiaires de l’assurance maladie ont ainsi renoncé à des soins dentaires en raison de leur coût et 10% à des soins d’optique.
Sans surprise, les personnes sans complémentaire gonflent les rangs : elles représentent un quart de ceux qui se sont abstenus de soins d’optique, contre 15% chez les bénéficiaires de la CMU-C (couverture maladie universelle). Enfin, parmi les ménages les plus pauvres, 15% déclarent un renoncement à des soins d’optique contre seulement 3,6% pour les plus riches.
Conditions d’accès inégales
Le manque de ressources financières n’est pas la seule explication à ce renoncement spectaculaire. L’enquête pose aussi la question des difficultés d’accès aux soins. Ainsi, 17% des personnes interrogées disent avoir fait une croix sur des soins en raison d’un délai trop long pour obtenir un rendez-vous, et 3% parce que le cabinet était trop éloigné ou peu accessible en transports.
Cette enquête, menée tous les deux ans, portait sur plus de 8000 ménages et 23 000 individus.