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Pour Farid Yaker, Président du Forum France-Algérie, les bons résultats de l’Algérie en Coupe du monde ont mis à nu la fracture identitaire en France, mais ont également souligné les progrès de l’intégration des Franco-Algériens. Il accuse l’extrême droite, «qui a des comptes à régler avec l’Algérie et avec les Algériens», «d’instrumentalise la question identitaire».

Extrait du discours de Farid Yaker lors de la soirée de lancement du Forum France Algérie Paris, le 2 juillet 2011 :

«Le travail de promotion des Franco-Algériens passera sans nul doute par l’amélioration de notre image dans la société française. Cette image qui est en grande partie basée sur de fausses représentations est néanmoins affectée par la sur-représentation des jeunes Franco-Algériens dans la délinquance urbaine. »

Par ailleurs, n’oublions pas que l’intégration et le métissage sont en marche et qu’une grande partie des Franco-Algériens sont à même de vivre et de prospérer avec une double identité qui leur permet de supporter à la fois l’Algérie et la France en Coupe du monde. Les jeunes notamment sont ainsi capables de se revendiquer comme Français tout en assumant une identité complémentaire, algérienne ou autre. Tout comme certains Français pourraient mettre en avant leurs origines bretonnes ou corses .

-Comment expliquez-vous que certains hommes politiques français renvoient les Français d’ascendance maghrébine, particulièrement algérienne, à leurs origines, Pour et les condamnent quand ils défilent avec le drapeau de leur pays d’origine. Pour

Le problème est complexe. La République ne réussit que partiellement à jouer son rôle d’acculturation et d’intégration progressive des populations immigrées dans la communauté française. On constate que le «melting pot», c’est-à-dire littéralement la capacité de se fondre dans la nation française au bout de deux ou trois générations, qui avait bien réussi pour les migrants d’origine européenne, fonctionne moins bien pour les populations d’origine extra-européenne, arabo-berbères et subsahariennes principalement.

La cause est probablement à rechercher au niveau de l’imaginaire collectif qui a du mal à intégrer qu’être Français au XXIe siècle n’est plus synonyme de Gaulois (le fameux Français de souche) ou d’Européen assimilé, et que cette notion devrait pleinement englober les personnes originaires du Tiers-Monde, ex-indigènes, qui ne sont encore malheureusement trop souvent considérés que «techniquement Français» ou alors relégués à une sorte de deuxième collège.

-Ne pensez-vous pas que le sport, au lieu de rapprocher la communauté nationale, est en train de la diviser ?

La non-acceptation et la non-reconnaissance réelles ou perçues de ces minorités par la majorité française explique cette quête d’une identité d’emprunt, identité «hors sol», diront certains, souvent fantasmée, qui amène de jeunes Français d’origine algérienne ou maghrébine, qui n’ont souvent jamais mis les pieds dans le pays de leurs aïeux, à supporter avec un enthousiasme débordant l’Algérie durant la Coupe du monde. Dans notre cas, il est vrai que la guerre de Libération a aggravé les choses et rend l’identification au pays de naissance, de résidence et de nationalité encore plus difficile. […]

El Watan

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