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Le regroupement scolaire du primaire au secondaire signe-t-il la mort des villages portugais ? Le gouvernement vient d’annoncer la suppression de 311 écoles supplémentaires pour l’année prochaine. Au grand dam des Portugais vivant en zone rurale…

Les écoles portugaises ferment leurs portes. Pas uniquement pour l’été. Près de 311 écoles primaires disparaîtront dès septembre prochain pour cause d’austérité budgétaire, annonce le ministère de l’Éducation.

Le pays entame pourtant depuis peu un début de sortie de crise et le gouvernement a refusé la troisième tranche d’aide européenne destinée à soutenir son économie. Mais selon Nuno Crato, ministre de l’Éducation, le pays souhaite volontairement poursuivre la « rationalisation du réseau scolaire » en fermant les écoles rurales où les élèves sont peu nombreux.

En 2010, le ministère révélait que sur 3200 établissements du premier cycle, 600 ont moins de vingt élèves et 400 moins de dix. Depuis les maternelles sont progressivement regroupées avec les classes primaires et secondaires.

« Les écoliers bénéficieront ainsi de conditions plus favorables à la réussite scolaire. Les élèves pourront avoir accès à des bibliothèques, des salle de sport…, » explique-t-il dans un communiqué publié par le Diario de Noticias.

La réorganisation du réseau scolaire faisait partie de la liste des requêtes de la troïka (Commission européenne, FMI, Banque centrale européenne) en échange de son plan de sauvetage. Mais cette fois, les ordres ne viennent pas de Bruxelles.

Le gouvernement portugais ferait-il dans l’excès de zèle ?

En tout cas, il serait bon pour lui de soigner sa communication. Après avoir lâché cette bombe dans la presse portugaise, le ministre de l’Éducation a mis plus de trois jours à dévoiler les régions qui seraient touchées par ces suppressions. De quoi s’attirer les foudres des directeurs d’écoles, associations et parents d’élèves de tout le pays.

Territoires désertiques

La liste finalement dévoilée par le gouvernement le 23 juin dans l’après-midi a suscité une levée de boucliers des parents. Les dégâts ont pourtant été minimisés. Le projet de réorganisation prévoyait, à l’origine, de fermer 439 écoles au lieu de 311.

Autre problème, pour décider de fermer une école, il faut que les élèves soient moins de vingt par classe. Or il semblerait que ce ne soit pas le cas de tous les établissements amenés à être supprimés. La Confédération nationale des associations de parents d’élèves exige que les fermetures soient étudiées au cas par cas. Les villes de Viseu et Aveiro seraient les plus touchées avec respectivement 57 et 49 écoles de supprimées. A l’inverse, à Lisbonne et Bragance seules deux fermetures d’écoles sont prévues.

Le gouvernement annonce que des services de transports seront mis en place pour les enfants. Mais quid des déserts humains que le gouvernement crée dans les zones rurales? Depuis la crise, le service public fuit les campagnes. On ne compte plus le nombre de centres hospitaliers, tribunaux et autres bâtiments contraints de mettre la clé sous la porte. Fermer les écoles, c’est isoler définitivement une partie des Portugais.

C’est également oublier le bien-être des enfants obligés de se lever plus tôt pour attraper un bus. Bientôt les familles déménageront, laissant des villages entiers sans vies…  2010, 900 écoles avaient déjà été supprimées, sacrifiées sur l’autel de la crise.

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