Les trafiquants d’Île-de-France exportent de plus en plus leur drogue et leurs méthodes ultra-violentes au pays des rillettes et des 24 Heures. Et restent parfois sur place pour apprécier les charmes de la province. Policiers et magistrats tentent de les dissuader en multipliant les interpellations et les jugements sévères.
C’est un règlement de comptes mortel sur fond de trafic de stupéfiants: un ado de 15 ans exécute le contrat et tue Hamid B. S., un homme de 37 ans. Ainsi relatée, cette affaire évoque celles qui s’enchaînent à Marseille ou en région parisienne, où l’on s’entretue pour de sombres histoires de drogue. Or cette énième vendetta s’est déroulée loin de ces quartiers chauds. Elle a eu lieu au Mans, capitale de la Sarthe plus connue pour ses rillettes et ses 24 Heures automobiles que pour ces trafics. Fin mai, les policiers ont pourtant arrêté une dizaine de personnes, dont trois qui auraient participé à l’exécution de Hamid B. S., originaire du quartier du Ronceray-Glonnières, au sud de la ville. Ce dernier n’aurait pas été «réglo» avec des dealers de Dreux. Se faisant passer pour un acheteur, il les aurait braqués pour s’emparer du cannabis. La riposte n’a pas tardé. Le 22 février 2013, Hamid B. S., père de famille dont le casier judiciaire porte 15 condamnations, est tombé sous les balles au pied d’un immeuble.
