C’est une nouvelle pique du patriarche à sa fille. Jean-Marie Le Pen, revient, dans une interview à paraître jeudi 3 juillet dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, sur l’histoire de « la fournée » et de ses conséquences. Le président d’honneur du FN se pose en victime: « Jean-Marie Le Pen, lui, a une présomption de culpabilité jusqu’à son non-lieu », estime-t-il, mettant en cause les journalistes, qui devraient, selon lui, penser « avant d’écrire et même avant de recevoir l’ordre de leur loge ». Incorrigible, il n’arrive pas à se retenir une autre petite phrase: « Au risque de tomber encore sous le coup de la dénonciation, on ne peut pas être au four et au moulin », glisse-t-il, à un moment, dans l’interview.
Jean-Marie Le Pen s’en prend à la stratégie de dédiabolisation du FN. « Je crois que Marine Le Pen fait une erreur d’analyse », dit-il, laissant entendre qu’il n’y croit pas : « Si la diabolisation dépendait d’attitudes extravagantes, extrémistes nous ne serions pas du tout diabolisés, ce qui n’est pas le cas. » Au contraire, il semble trouver que la diabolisation est un bon signe: « La dédiabolisation à laquelle nous pouvons tendre trouve rapidement ses limites puisque la diabolisation ne dépend pas du nous […]. Nous devons toujours nous attendre à être diabolisés. Si cette diabolisation diminue c’est que nos adversaires auront estimé que nous sommes moins dangereux pour eux, que nous nous rapprochons de leur point de vue et ils ne cesseront de nous diaboliser que lorsque nous serons morts, et encore ce n’est pas sûr ! »
Un certain nombre d’exclusions du Front national ont été prononcées depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti, notamment d’éléments radicaux. Jean-Marie Le Pen a parfois émis publiquement des doutes sur ces évictions. Il plaide aujourd’hui, pour « un rassemblement national », qui irait au-delà du Rassemblement bleu Marine (RBM). « La conception que j’ai du rassemblement national est en effet de réunir tous les patriotes sans exception. […] Si l’on n’est pas forcément tous dans le même parti, dans la même structure, on doit au moins être dans les mêmes alliances, avoir la même conception de la patrie, de la nation, de ses devoirs et de ses droits. Il ne doit manquer personne ». Refaire, en quelque sorte, le rassemblement des diverses chapelles qu’il avait réussi à faire au sein du Front national.