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Hier matin, le soleil est revenu sur la Provence, après les orages de la veille. Elie Semoun, invité d’honneur de la 7e édition des “Têtes à clap”, en profite pour se prélasser à la piscine de son hôtel, dans un village proche de Tarascon, où le festival a été en grande partie rapatrié cette année après l’élection du maire frontiste Julien Sanchez à Beaucaire. Un sujet que n’a pas éludé l’humoriste, qui a aussi évoqué le cas de son ancien compère Dieudonné, et son plaisir à partager avec le public. […]

 

«Écoutez j’ai travaillé pendant 15 ans avec Dieudonné, c’est pas pour aller faire un festival de cinéma dans une ville Front National. C’est bon, je vais pas en plus leur donner ça…»

 

(extraits de l’entretien)

Le festival passe le pont cette année et se déroule principalement à Tarascon, et non plus à Beaucaire, ville FN. Comment vous positionnez-vous par rapport à ça ?
E.S. : L’argument que Beaucaire soit passée Front national et qu’on fasse ça à Tarascon, je trouve que c’est un beau pied de nez à cette mairie.

Pour vous, il aurait été hors de question de participer à ce festival s’il était resté à Beaucaire ?
E.S. : Écoutez j’ai travaillé pendant 15 ans avec Dieudonné, c’est pas pour aller faire un festival de cinéma dans une ville Front National. C’est bon, je vais pas en plus leur donner ça…

Il y a un côté militant pour vous à être là cette année ?
E.S. : Évidemment. Encore une fois, je suis presque devenu une sorte de symbole, avec Dieudonné qui est devenu complètement raciste. Il y a un petit côté surréaliste d’avoir travaillé avec un mec pendant 15 ans, et puis tout d’un coup il y a ce revirement, c’est étonnant. Il y a de quoi faire un film. Moi il faut que je me comporte à l’opposé de lui.

C’est important qu’un artiste s’engage ?
E.S. : Oui, on n’est pas là juste pour faire marrer les gens, on est aussi là pour essayer de les faire réfléchir par le biais de l’humour. Parfois, un sketch ou un film peut avoir plus de retentissement que des discours politiques, ça peut faire davantage bouger la société. Et ça dédramatise un peu les choses.

C’est un peu ce qui se passe avec le film de votre ami Philippe de Chauveron, “Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu”…
E.S. : Dans son film, les racistes et les antiracistes se reconnaissent. Mais ça nous raconte aussi que la France est le pays où il y a le plus grand nombre de couples mixtes. C’est l’avenir. L’avenir ce n’est pas le racisme, ce n’est pas le rejet de l’autre. […]

laprovence.com

 

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