09/07/14
Le gouvernement a décidé de délivrer des papiers à une famille béninoise défendue par l’institutrice d’Albi qui a été poignardée à mort vendredi 4 juillet.
Le meurtre de l’institutrice d’Albi a-t-il joué dans la régularisation d’une famille béninoise ? L’enseignante, Fabienne Terral-Calmès, se battait depuis trois ans pour que cette famille, dont les cinq enfants sont scolarisés dans son école, obtienne des papiers. C’est désormais chose faite ; Benoît Hamon, le ministre de l’Éducation, l’a confirmé à RTL.
Pourtant, quelques jours plus tôt, cette famille s’était vu signifier une obligation de quitter le territoire. L’État est revenu sur cette décision en raison de l’intervention des parents de l’institutrice poignardée. Ils ont demandé à la préfète du Tarn de donner gain de cause à l’engagement de leur fille.
“Je trouve formidable, remarquable que des parents qui viennent de perdre leur fille dans des conditions atroces, la première chose à laquelle ils pensent quand ils rencontrent madame la préfète c’est de dire : ‘Faites quelque chose pour cette famille en détresse'”, s’exclame Dominique, qui se battait aux côtés de Fabienne pour la régularisation de la famille.
Le Parisien 06/07/14
(…) «C’était ma collègue et mon amie. Je ne comprends pas, je ne comprends pas. Je suis triste» arrivait à peine à articuler la jeune enseignante qui a pris en charge, hier matin, les enfants de la classe de Fabienne. Avec elle et les membres de l’équipe enseignante, Fabienne Terral accompagnait au plus près une famille béninoise de cinq enfants, menacée d’expulsion. Particulièrement attentive aux enfants scolarisés dans l’école, Fabienne, comme ses collègues et au-delà de la classe, s’était mobilisée pour la régularisation de cette famille dont le papa rendait de nombreux services à l’école.
La famille de l’enseignante décédée a demandé à la préfecture, en mémoire de Fabienne, que cette famille soit régularisée. Selon le réseau éducation sans frontière, les services préfectoraux auraient donné une réponse favorable.
A 13 h 30 hier, au portail de la maternelle, une maman en boubou coloré est venue prendre des nouvelles de la maîtresse de son fils. Le matin même en accompagnant son enfant dans la classe , elle avait cru à une mauvaise chute de la maîtresse. Elle s’est effondrée en sanglots en apprenant la nouvelle de son décès. «Elle était si gentille. Elle me rendait tellement de services» a articulé à grand-peine la maman, avant d’être immédiatement prise en charge par la cellule psychologique en place.
«Elle était heureuse d’être enseignante. Elle avait tout le temps le sourire» ne cessait de répéter la jeune collègue de Fabienne Terral.
(…) La Dépêche
A lire : Albi : Rachida a poignardé l’enseignante « parce qu’elle était méchante avec sa fille » (màj)