[quelques extraits d’un long article]
(…) Les chiffres bretons cachent des situations contrastées. Les petites maisons d’arrêt de Brest, Saint-Brieuc et Lorient abritent une délinquance plus locale et moins violente : elles sont donc plus calmes. Les maisons d’arrêt de Rennes et de Nantes, au contraire, ont une population le plus souvent « issue de la diversité » et plus orientée vers les vols avec violence et les trafics de stupéfiants.
Le phénomène de bandes commence aussi à y émerger. C’est pire encore dans les prisons du grand bassin parisien (jusqu’à Blois, Tours, Orléans et surtout Châteaudun) où avoir 70% de détenus d’origine nord-africaine ou d’Afrique sub-saharienne, 5 à 10% de Roumains et 10% à 20% de Français dits « de souche » est courant.
Des bandes structurées sur des critères géographiques et ethniques agissent au sein même de la prison, reproduisant les trafics extérieurs à l’intérieur : le racket, les dettes entre détenus sont monnaie courante, alimentant un flot continu de violences, de tentatives d’évasion et de suicides.
(…) La prison n’est plus à la hauteur de sa fonction de réprobation sociale et de punition. Paradoxalement, le mot « prison » n’a de sens que pour l’honnête citoyen, qui est le seul auquel il fait peur.
En 2009, la France a adopté les règles pénitentiaires européennes. Ainsi, depuis, les surveillants ont interdiction de faire des fouilles corporelles systématiques aux détenus au retour des parloirs : celles-ci sont jugées humiliantes et dégradantes.
Le résultat ne s’est pas fait attendre : « n’importe quoi rentre : il y a plus de shit dedans que dehors ». Sans compter les très nombreux portables, les bouteilles de vin qu’on retrouve parfois dans les cellules, les drogues dures, l’argent, les armes…
(…) Ni les français ni les Bretons ne s’en doutent, mais le mot « prison » n’est plus chargé que d’une force symbolique, et encore, pas pour les délinquants. En revanche, ils en voient les conséquences au quotidien : une explosion de la délinquance, dont la courbe a pris le cap d’une hausse incontrôlée depuis septembre 2013, sur la quasi-totalité du territoire français.
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