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Cette clientèle dépense 2.400 dollars chaque mois en produits de beauté, de mode ou en cadeaux. Des achats qui permettent de se distinguer, d’où le choix de marques connues.

Ils font parti des acheteurs privilégiés de la haute couture, dont la semaine parisienne s’achève jeudi soir. La clientèle du Moyen-Orient est une cible de choix des marques de luxe. Un secteur pour lequel ils dépensent sans compter. En France, la moitié des touristes de la région, qu’ils soient Emiriens, Saoudiens, Koweitiens ou Qataris, réalisent plus de 6.600 dollars d’achats par jour ! selon l’agence Atout France.

Quel est le profil de cette clientèle du luxe, affichant un PIB par habitant record grâce au pétrole ? C’est l’objet de l’étude réalisée par le groupe Chalhoub. Basé à Dubaï, c’est l’un des principaux distributeurs des griffes dans le Golfe, où il compte plus de 550 magasins (9.500 salariés). Au Moyen-Orient, le consommateur s’affiche d’abord comme un roi du shopping.

Car consommer est un « mode de vie » : « les moins de 30 ans, qui ont grandi avec la montée en puissance économique de la région, considère le luxe comme leur terrain de jeu », note l’étude. Or dans le Golfe, cette génération pèse 55 % de la population.

Une préférence aux marques identifiables

Les plus âgés ne sont pas en reste. Car les produits haut de gamme dans cette ancienne société tribale, «permettent d’asseoir la place d’une personne »  dans la communauté. « Dans cette quête marquée par la compétition, les signes visibles et identifiables du luxe sont déterminants », poursuit l’enquête.

C’est dans les malls géants, comme à Dubai, que cette clientèle aime faire ses achats. Ces temples de la consommation sont un des rares « espaces publics affranchis de nombre de restrictions culturelles » et où les gens peuvent se mélanger dans cette société très codifiée.

Ces facteurs économiques et culturels expliquent les comportements des clients des pays du Golfe. Et d’abord la recherche de « satisfaction ». Les plus riches dépensent en moyenne 2.400 dollars par mois en produits de beauté, de mode ou pour des cadeaux. La fréquence des achats est rapide  : 42 % d’entre eux achètent des vêtements de luxe tous les un ou deux mois. D’où l’importance de la nouveauté. D’autant que les trois quart d’entre eux sont prêts à céder à leurs impulsions, quant un article leur plaît. Le besoin de reconnaissance est un autre de leur moteur. « 89 % de ces riches ressortissants recherchent des produits uniques », note l’étude. Car ils veulent être remarqués. Pour y parvenir, leur choix se porte avant tout sur les marques les plus emblématiques. « A Ryad, 90 % des acheteurs accordent leur préférences aux articles de marques connues, et facilement identifiables ». Idem pour les cadeaux. Ce qui marque une différence avec l’Europe, et aussi de plus en plus avec l’Asie, où l’ère des logos tend de plus en plus à disparaître, notamment en Chine.

Pour le groupe Chalhoub, cette « ultra consommation » devrait se poursuivre, sauf instabilité politique. Les signes extérieurs de richesses qui permettent “de s’identifier et de se distinguer vont rester majeurs ». Et même si cette clientèle voyage de plus en plus, toujours en famille, l’homogénéisation des goûts n’est pas pour demain. « Il est certain que la visibilité de la marque restera dans la région un facteur de différenciation et pour longtemps ».

Un appel à des collections spécifiques pour le monde arabe, en terme de taille, de coupes, de couleurs…Aujourd’hui, les pays du Golfe représentent en moyenne plus de 8 % des ventes des maisons françaises.

Les Echos

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