Depuis quelques semaines, les migrants ne cessent d’affluer au port de Calais, en quête d’un moyen de traverser pour rallier l’Angleterre.
En plein jour, baluchon de fortune sur le dos, ils guettent et attendent le moment opportun pour monter à bord d’un camion aux yeux de tous. Même les forces de l’ordre sont désemparées devant l’audace de ces réfugiés qui n’ont plus peur des uniformes. Désespérés et sous pressions suite aux évacuations et au démantèlement des squats, ils prennent tous les risques pour grimper dans les remorques. Sans s’inquiéter du chargement du camion. Il y a quelques semaines de cela, quatre hommes et une femme ont ainsi dû être brièvement hospitalisés après avoir passé quelques heures au contact de substances radioactives.
Alors que les migrants ont rarement été aussi nombreux, la police aux frontières ne peut pas faire face et est victime chaque jour de violences à l’image de caillassages quotidiens (…).
Cette situation n’inquiète pas uniquement les forces de l’ordre. Les salariés du port tirent eux aussi la sonnette d’alarme. Les syndicalistes CGT de la CCI de Calais organisaient hier une conférence de presse afin de relayer leurs inquiétudes. « La tension monte pour les salariés vis-à-vis de l’accroissement du flux migratoire. Ça génère un mauvais accueil pour les clients, sans parler des risques d’accidents », note Aurélien Delcloy, délégué du personnel.
Hervé Caux, secrétaire général de l’union locale CGT estime que « tout ce qui pouvait être mis en place en interne au niveau de la CCI a été mis en place. » Il poursuit : « Il y a une exaspération des routiers et des transporteurs. On comprend la misère de ces migrants, mais il est urgent que l’État prenne ses responsabilités. » (…)
Si les problèmes de sécurité pour les employés mais aussi pour les migrants persistaient, l’entreprise qui transporte des véhicules automobiles envisagerait éventuellement un nouveau circuit d’acheminement.
Une solution inacceptable pour Jean-Marc Puissesseau. « Depuis longtemps, nous sommes habitués à ces tentatives de traversée des migrants. Mais jamais depuis dix ans, nous n’avons eu autant de migrants et des comportements aussi dangereux et délictueux », peste le président de la CCI Côte d’Opale dont le budget pour la sécurité et la sûreté du port avoisine les onze millions d’euros. (…)