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Les passeurs sont plus cruels avec les noirs “ils paient moins alors ils vont là-dessous”

Un nouvel apartheid à bord des rafiots : “Les syriens ne veulent pas se mêler aux autres”

PALERME (Sicile) – Comme dans un replay sans fin, dix-neuf autres désespérés sont morts étouffés dans la cale d’un des chalands qui s’est aventuré dans la Méditerranée. Comme dans une chambre à gaz. Sans air pour respirer avec les odeurs et les poisons qui filtrent de la salle des moteurs, la graisse qui se colle aux mains, pendant qu’on tente désespérément de pousser la trappe fermée.
Le récit semblait déjà écrit le 1er juillet à Pozzallo quand un bateau de pêche mal en point  arriva traîné par un navire militaire avec sa charge de morts, 45 noirs asphyxiés. 

Et alors on découvrit que ce n’était pas un hasard de mourir dans cette tour infernale de la cale, encagés dans l’obscurité, ils étaient seuls migrants provenants de Gambie, Mali, Ghana et autres pays africains où la couleur de la peau est de plus en plus sombre. “Il y a une rivalité féroce qui divise ces peuples”, explique le chef de la Mobile de Raguse, Nino Ciavola. Renforcé par des témoignages lors de l’arrestation d’un passeur tunisien qui racontent qui et comment ils finissent dans la cale“Les Syriens ne veulent pas rester à côté des noirs”, ils disent qu’ils” puent et qu’ils volent….” (…)

Parmi les morts, un garçon anéanti par l’étouffement mais aussi de misère et racisme, le préfet d’Agrigente Nicola Diomede ajoute en confirmant une coutume qui le bouleverse: “Dans l’enfer de la Méditerranée ils meurent nombreux, mais surtout les noirs .” (…)
Un récit emblématique est celui d’un Marocain qui indique que les passeurs libyens: “sont durs avec les gens de couleur qu’ils embarquent en les menaçant avec de longs couteaux et en les tapant.” Le surpeuplement sur le bateau était tel qu’il devenait difficile de s’asseoir et quand quelqu’un le faisait, il fallait supporter le poids des autres qui s’asseyaient par manque de place. Aux gens, exclusivement de couleur, ils devaient aller à l’intérieur de la cale du bateau, avec aucune permission de monter, même pour prendre un peu d’air frais et ceci dans la peur qu’ils auraient compromis la stabilité du bateau en le faisant renverser. (…)
 
Une raison en plus pour décourager les migrants à se mettre dans les mains de ces trafiquants, comme le commandant de la capitainerie  du port le souhaite :”J’appelle à les repérer et les poursuivre comme ces 67 passeurs arrêtés en 2014 et avec celui-là arrêté hier à Raguse, Saber Helal, un tunisien de 27 ans, qui indique : “A Tripoli, avec 250 migrants j’ai fait encaisser à l’organisation 375 000  euros en un voyage alors que c’est ce que je gagne en deux ans comme pêcheur.” Malgré le coût de jeter les noirs dans la cale sans oxygène.
 

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