Tribune d’un collectif d’associations sur la « haine » engendrée en France par le conflit israélo-palestinien .
Chez nous, en France, à plusieurs milliers de kilomètres de là, ce conflit est devenu prétexte pour mieux servir la haine. Ces derniers jours, l’air est devenu lourd dans notre pays du fait de minorités actives. Les esprits s’échauffent et chacun est renvoyé dans un camp exclusif et quasiment sommé d’affronter le camp d’en face.
À force de délaisser les quartiers populaires, de ne pas prendre en considération le racisme et les discriminations dont les populations d’origine immigrée sont victimes, la violence symbolique et réelle qui leur est infligée n’a jamais été questionnée. Pas plus que la violence parfois démesurée qu’elle peut générer en retour.
C’est ainsi qu’aujourd’hui en France le racisme anti-rom vient de frôler le meurtre, après le lynchage de Gheorghe, un adolescent de 16 ans. Aujourd’hui le racisme biologique réapparaît en France et vise une ministre que l’on compare à un singe et que l’on invite à remonter dans un arbre. Aujourd’hui en France la stigmatisation des populations arabo-musulmanes est à l’œuvre avec, au mieux, des accusations d’appartenance à une 5ème colonne, au pire à celle d’une mouvance terroriste.
Et c’est ainsi qu’aujourd’hui en France, un parti qui a la haine pour matrice regroupe 25% des suffrages exprimés à des élections européennes.
Signataires : SOS Racisme, Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), Jcall, Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Cfdt, Collectif Dom, Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), Mouvement National pour l’Egalité et la Diversité (MNED), Amitié Judéo-Musulmane de France (AJMD).