Fin mai 2013, le cadavre d’un jeune inconnu est retrouvé à Bergères-sous-Montmirail. Les gendarmes sont alors loin de se douter de l’assassinat morbide, issu d’un autre temps. Mehmet Firat a payé sa vie à la française.
Tout indique, en effet, que le jeune homme a été ligoté et battu à mort. Sa main gauche a été littéralement broyée, au point que les os en ont transpercé la peau. Son nez a été brisé, son crâne fracturé au moyen d’un objet contondant de type batte de baseball. Ce n’est finalement que deux semaines plus tard que les limiers marnais parviennent enfin à son identification.
Ayant reconnu sa tenue vestimentaire dans la presse, des proches leur déclarent, en l’occurrence, qu’il s’agit de Mehmet Firat, un Kurde de 22 ans, né à Halfeti, en Turquie, demeurant dans le XIe arrondissement parisien, au domicile de son oncle. Et selon eux, si celui-ci a été assassiné, c’est qu’il avait rencontré virtuellement sur Facebook une jeune femme mariée du nom d’Hanine Yidiz. En l’apprenant, son mari et l’oncle de cette dernière, issus d’une famille kurde fortement traditionaliste, auraient alors pris la décision de l’exécuter pour laver l’honneur bafoué de la famille. Ces informations parviennent toutefois trop tard. À Ormoy, dans l’Essonne, le pavillon des suspects n’abrite déjà plus personne. Tout porte à croire qu’ils ont quitté précipitamment les lieux et fui en Turquie.
L’enquête ne dit pas s’ils se sont finalement rencontrés, mais il ne fait aucun doute que Mehmet Firat est tombé dans un piège destiné à lui faire payer l’affront d’avoir noué le contact avec une femme mariée « de force à son cousin à l’âge de 14 ans ». Après plusieurs semaines d’enquête, les gendarmes de la SR de Reims se sont d’ailleurs forgé l’intime conviction que le jeune Kurde a effectivement payé son mode de vie « à la française ». « Quand ils ont découvert sa relation sur internet, ils ont décidé de le tuer pour laver leur honneur, nous confiait à l’époque l’un de ses amis. C’est banal en Turquie, mais on ne pensait pas cela possible en France. »
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Merci à Lilib