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Addendum : Lors de son dernier discours, le gouverneur de l’île autonome de Ndzuani a encouragé le départ des kwasa [canots de pêche ] vers Mayotte. «A la compassion doit succéder non la politique politicienne ou la diplomatie, mais la conscience humaine pour mettre fin intelligemment à ce génocide qui ne dit pas son nom. »
alwatwan p. 3
Le dernier-né des départements français ne sait plus comment gérer l’afflux des clandestins qui viennent trouver refuge dans l’île, qui compterait environ 70 000 clandestins. Soit près du tiers de la population.

La majorité des clandestins souhaitent bénéficier de la qualité du système de santé mahorais, notamment pour leurs enfants. A cause de la présence de très nombreuses Comoriennes, qui ont pris tous les risques pour venir accoucher ici, Mamoudzou (50 000 habitants) est parfois qualifiée de «première maternité de France».

Très présents à Mayotte, le Secours catholique, les Apprentis d’Auteuil et Médecins du monde, viennent d’engager une démarche commune d’interpellation des pouvoirs publics sur la question du sort réservé aux clandestins, notamment aux mineurs isolés. Parfois qualifié de «Lampedusa de l’océan indien» (en référence à cette petite île italienne de la Méditerranée, proche des côtes africaines, qui connaît de graves problèmes d’immigration clandestine), Mayotte compterait environ 70 000 sans papiers. Soit près du tiers de la population. A titre de comparaison, ce taux n’est que de 1 % en métropole.

Ici, la petite délinquance est reine. Les cambriolages quotidiens rythment la vie des quartiers et contribuent à créer un climat d’insécurité qui mine la vie de leurs habitants.

«Cette forte pression migratoire est liée à l’attractivité du territoire dont le niveau de vie est dix fois plus élevé que celui des autres îles des Comores», explique Marie Ballestero, responsable de la Cimade à Mayotte, qui dénonce l’attitude des autorités, notamment vis-à-vis des mineurs. «Les forces de police interpellent et expulsent massivement sans tenir compte de la situation des personnes ni de leurs droits.» Le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) est applicable à Mayotte depuis le 26 mai dernier, mais de manière bien plus restrictive qu’en métropole. Un seul exemple : les étrangers peuvent être reconduits à la frontière quelques heures après leur arrivée.
«Les obstacles à la régularisation sont nombreux, explique Philippe Duret, président de Tama, une association locale, spécialisée dans la protection de l’enfance. Il faut faire une demande de naturalisation au tribunal en présence des deux parents, pouvoir justifier de cinq de vie continue sur le territoire, donc fournir des bulletins scolaires ou des certificats médicaux. Tout ça fait le jeu de l’Etat parce que ça lui permet d’éviter de régulariser trop de monde». Une «bombe à retardement», répètent les associations. Car, quand on n’a pas de papiers, on n’a droit à rien. Pas de possibilité de faire une formation ni de s’inscrire à Pôle emploi. Pas moyen de s’intégrer. Ne reste plus alors qu’à traîner et à survivre par tous les moyens. […] Pessimiste, un fonctionnaire de la préfecture de Mayotte ne cache pas son sentiment d’impuissance. Pour lui, «le meilleur moyen de lutter contre l’immigration clandestine serait tout simplement de rendre Mayotte aux Comores».
La Vie (Merci à Martel en tête)

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