Depuis le début du mois de juillet, à Calais, les accrochages entre les candidats à l’exil et les routiers sont de plus en plus violents.
Aux abords de la zone industrielle des Dunes, un camion espagnol ralentit à un croisement. Une petite dizaine de migrants s’agrippent alors à la remorque qu’ils ouvrent sans difficulté. Le chauffeur stoppe net. Il descend et déloge de sa remorque un adolescent terrifié à coups de barre de fer. Un autre gamin tire son ami amoché sur le bas-côté. De rage, un troisième jette une pierre sur le poids lourd qui redémarre.
«Ils cassent nos scelléset dégradent nos cargaisons»
Un cammionneur lituanien
Depuis le début du mois de juillet, les accrochages de ce genre entre les migrants et les chauffeurs routiers à Calais sont de plus en plus violents. Les chauffeurs, excédés, en viennent aux mains. «Je les comprends», commente un gardien de Mondial Protection, le prestataire responsable de la sécurité extérieure du port. «Maintenant, les migrants n’hésitent plus à nous caillasser», poursuit-il en montrant deux pierres au pied de son poste grillagé depuis un an. Vigandas, un camionneur lituanien, explique: «Ils cassent nos scellés et dégradent nos cargaisons.» Il somnole dans son camion sur le parking du port est. Mais il garde constamment un œil ouvert. «Hier, deux migrants ont essayé de rentrer dans ma remorque. Je leur ai dit que la prochaine fois, je leur casserai la gueule.» D’autres chauffeurs se veulent plus pédagogues. Pajzos, un Hongrois, repère un groupe de sept jeunes qui s’infiltrent dans sa remorque alors qu’il fait le plein à une station-service attenante au campement sauvage de Tioxide. «Je leur ai dit que je partais pour l’Allemagne, ils sont redescendus d’eux-mêmes…»
(…) Le Figaro