Mohammed Moussaoui, né au Maroc, à la tête de l’Union des mosquées de France (UMF), a récemment accordé à Libération une interview très édifiante à propos des persécutions chrétiennes en terre d’islam : «Ce qui est très grave pour les chrétiens, bien sûr, mais aussi pour les musulmans», dit-il. Il s’est par ailleurs dit inquiet sur des déplacements de populations.
Quoi qu’il en soit, nous partageons sans réserve l’avis de Mohammed Moussaoui quant à « procéder avec vigilance lorsqu’il s’agit de déplacer des populations ». Particulièrement si les us et coutumes de ces dernières sont aux antipodes des racines culturelles et cultuelles du pays d’accueil.
Tandis que les chrétiens de Mossoul n’ont eu d’autre choix que de se convertir, payer l’impôt qui leur concède la protection ou se faire tuer, M. Moussaoui s’inquiète que les musulmans ne soient plus considérés comme des victimes, «ce qu’ils sont réellement», mais comme des complices !
Mettre sur un pied d’égalité persécutés et persécuteurs est une drôle de façon d’illustrer sa compassion à l’égard des premiers, et dédouaner la majorité pacifique sans que cette dernière ne manifeste jamais contre «ces groupuscules qui tentent d’imposer des valeurs qui n’ont rien à voir avec l’islam» ôte, pour le moins, beaucoup de crédit aux propos du préambule.
D’autre part, si les persécuteurs agissent au nom de l’islam sans que l’islam soit en cause, M. Moussaoui serait bien aimable de nous expliquer au nom de quoi les chrétiens sont massacrés ? Parce que si le Coran fait l’objet de perverses interprétations, ne serait-il pas temps d’expurger les versets prônant la haine et la mort des infidèles ? M. Moussaoui n’ose peut-être pas dire que l’islam étant par définition «incréé» (venant de Dieu lui-même), sacrilège serait de le réformer. D’ailleurs, nombreux parmi ceux qui s’y sont essayés ont été assassinés. […]
bvoltaire
