Extraits d’une tribune de Stéphane Troussel, Président PS du Conseil Général de Seine-Saint-Denis.
C’est ici, en banlieue, que se trouve le lieu privilégié de la reconstruction de la ville sur elle-même. Ici que l’on trouve une somme d’énergies (humaines) extraordinaires, où les dispositions au changement sont les mieux enracinées. Ici que les risques de l’inaction sont les plus graves et les bénéfices des efforts les plus élevés.
Nous sommes à moins de 500 jours de la 21e conférence climat de l’ONU, la COP21, qui doit aboutir à un accord global permettant de limiter à 2 degrés l’augmentation de la température terrestre.
Cette conférence se tiendra en Seine-Saint-Denis, au Bourget, et je crois ce choix d’implantation porteur de sens. Notre département est un territoire jeune, où grandit la génération qui devra affronter les conséquences des dérèglements annoncés. Il est ouvert sur le monde et sensible aux crises climatiques qui se jouent au-delà de nos frontières. C’est un territoire populaire identifié comme une de ces périphéries urbaines qui ont concentré une partie du tissu industriel et accueilli les travailleurs, pauvres ou moins pauvres, venus de France ou d’ailleurs. Ces quartiers sont trop souvent l’angle mort du débat sur la transition écologique. C’est une erreur.
Les moyens pour changer de modèle de société sont aussi les solutions aux problèmes quotidiens rencontrés dans les banlieues.
Il faut donc accélérer les travaux de rénovation et d’isolation – enjeu pour lequel nous avons besoin d’un système de financement cohérent et enfin unifié -, parvenir à une meilleure lisibilité des coûts et des avantages, un ciblage des ménages en précarité énergétique et un développement de dispositifs innovants comme le tiers financement.
Et il faut, évidemment, plus de moyens. Qui peut penser que les familles de Seine-Saint-Denis sont en mesure de payer les 20 000 euros, en moyenne, nécessaires pour une rénovation d’un logement conforme aux standards du Grenelle de l’environnement ? […]
Libération