Addendum : Pour le pape François, une intervention est «licite» pour «arrêter» ce qu’il dénomme «l’agresseur injuste», mais sans nommer pour autant les djihadistes musulmans.
C’est la première fois qu’il le reconnaît, même s’il exclut la notion de «bombardement» ou de «guerre», estimant qu’il est du ressort de l’ONU – et non d’«un seul pays» qu’il ne cite pas, à savoir les États-Unis – de décider des moyens à mettre en œuvre.
Le Pape a donc «pesé» ses mots pour rappeler que la solution de l’intervention militaire – un mot qu’il n’utilise pas – pouvait être une option de dernier recours. […]
Le Figaro
Fraîchement rentré d’Erbil (Kurdistan), Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’œuvre d’Orient , juge les premières frappes américaines en Irak «totalement insuffisantes».
Pour le moment les frappes américaines ont simplement eu pour effet de freiner leur avance. C’est totalement insuffisant ! Il faut supprimer leur armement, leurs moyens de nuire, et traduire leurs chefs devant la justice internationale pour crimes contre l’humanité. C’est clair et net.
Lorsque je suis revenu, la semaine dernière, accompagné par l’évêque de Saint Etienne, Mgr Dominique Lebrun, c’est une situation totalement différente que nous avons trouvée. Toute la région s’était effondrée. Les réfugiés chrétiens n’étaient alors plus 2000 mais au moins 130.000. On pense que près de 800.000 personnes sont errantes. […]
Ces réfugiés pourraient-ils être accueillis à Bagdad, comme le suggèrent certains ?
Certes, il vaut mieux survivre à Bagdad que d’être tué dans le nord de l’Irak. Mais la région de Mossoul est leur terre historique. La vraie solution est de neutraliser le groupe qui occupe leurs terres et de permettre aux chrétiens et à tous d’y vivre en sécurité. Le danger c’est de se contenter de quelques frappes à l’encontre des terroristes et de les laisser dans la ville de Mossoul. C’est la 2e ville d’Irak et, de là, ils menacent toute la zone. Le traitement des chrétiens est un révélateur des libertés. A partir du moment où on attaque les chrétiens, toutes les minorités sont attaquables : les yézidis, les chiites, les turcomans, les sunnites modérés… Erbil et le Kurdistan lui-même sont menacés. Si le groupe arrivait à écraser les soldats kurdes, ce serait un bain de sang, avec plusieurs centaines de milliers de morts. […]
Il faut une enquête internationale sur les sources d’armement et de financement de ce groupe. Il existe des rumeurs persistantes de soutiens apportés par des pays voisins. Il faut en avoir le cœur net et en tirer les conséquences. On ne peut pas vivre dans la duplicité.
Que faut-il faire alors ?
Avec l’Etat islamique, on est en présence d’un groupe qui va au-delà d’Al Qaida par sa cruauté. C’est de la charcuterie. Ils sont suffisamment endoctrinés pour penser que leur vie ne vaut rien et celle des autres non plus. Ils égorgent des gens comme on tue des moutons. Plus exactement, si on égorgeait des moutons de cette manière en France, on serait poursuivi pour cruauté contre les animaux. Eux agissent ainsi avec des hommes, des enfants, des femmes. Et ils s’en vantent, en s’en vantant ils le mettent en image et en le mettant en images ils terrorisent encore plus la population. C’est un groupe qu’il faut neutraliser. […]
Famille chrétienne