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Addendum 18 08 : Après le meurtre d’Ahmed Boudaoud, ce père de famille, qui réclamait le silence, les habitants des quartiers « oubliés » veulent que les autorités les entendent.

« De véritables zones de non-droit… » Engagé dans un marathon médiatique, au lendemain du meurtre d’Ahmed Boudaoud, Guillaume Delbar a lâché cette phrase lourde de sens. Acculé peut-être. Sans doute. Ce jour-là, le maire UMP de Roubaix a balayé un tabou. Jusqu’alors, cette idée était l’apanage de l’extrême droite».

Le coup de couteau fatal reçu par Ahmed Boudaoud, et l’émotion qui a suivi ont modifié la donne. Et libéré la parole. Du maire. Mais aussi celle des habitants. Et ce qui était connu des Roubaisiens s’est étalé devant les yeux de la France entière. […] Au Pile, un des quartiers roubaisiens, la tension est à son comble. Tellement à bout, certains habitants ne se retiennent même plus d’annoncer qu’ils pourraient commettre l’irréparable. Ils l’ont clairement dit à notre journaliste. Mais ils ne seront pas un nouveau Ahmed Boudaoud… Ils se feront vengeance, préviennent-ils. […] Une résignation sans limite : si la police ne vient plus, on mettra de l’ordre nous-mêmes. Le point de rupture est atteint.
Nord Eclair (Merci à evans)



Dans le quartier du Pile à Roubaix (Nord), les habitants avouent être à bout face aux «nuisances». Certains veulent reconquérir la tranquillité par leurs propres moyens…

Beaucoup m’ont dit qu’ils voulaient faire justice eux-mêmes. Il faut leur faire comprendre quelles seraient les conséquences d’un passage à l’acte. Je sais, ce n’est pas facile. Mais leurs vies seraient bouleversées… » Milouda Ala, adjointe au maire en charge des quartiers Est.

«Le matin, la première question que l’on se pose, ce n’est pas Comment ça va mais Est-ce que tu as réussi à dormir !»
Cette nuisance, elle est bien identifiée : «Entre quinze et trente jeunes. Ils sont devant chez nous, jour et nuit. Ils boivent, fument, cassent des carreaux…» Elle et ses voisins parlent de rodéos en quads, d’habitations squattées, de commerce illicite… Et toujours du bruit, des invectives, des dégradations et une saleté récurrente. Les troubles se concentrent entre la rue Condé et la rue Desaix.
Une dame, née dans le quartier il y a 68ans, s’indigne. «On a peur de sortir de chez soi. Un jour où je me plaignais, ils m’ont dit : T’as qu’à déménager la vieille ! »
Selim Mel, le président du comité de quartier, avoue son impuissance. « J’essaye d’aller les voir, de faire de la médiation. La seule réponse que ces jeunes apportent, c’est de dire que ce n’est pas eux, qu’ils ne font pas le bordel. Mais ce sont toujours les mêmes… »Un habitant le coupe. « On arrive à un stade où la discussion ne sert plus à rien. Il faut sévir !» Et un autre d’embrayer. «Qu’est ce qu’on fait ? Il faut créer une milice ?» Dans leur colère, ces personnes basculent dans la volonté de se faire justice eux-mêmes. «Moi, ma sœur vit seule avec ses enfants. S’il lui arrive quelque chose, je les butte !» Face à cette situation, Selim Mel s’alarme. […] « J’ai rencontré les habitants qui se sont constitués en collectif. Les problèmes sont le fait de jeunes, souvent mineurs, qui font leur loi. Ils sont très chahuteurs jusqu’à 4h du matin, ils se permettent de casser, de détruire… J’ai déclenché des passages de la Police nationale et de la police municipale. Ils font du harcèlement, passant dix fois par jour pour des contrôles d’identité. Mais c’est le maximum que l’on puisse faire face à des mineurs. » déclare Milouda Ala.
La Voix du Nord (Merci à evans)

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