Le centre d’accueil de Lebach, dans la Sarre, a presque atteint ses limites. Les réfugiés y sont déjà 1200. La plupart d’entre eux ont fui la Syrie ou l’Érythrée. Mais avant d’arriver en Sarre, l’un des plus petits Länder d’Allemagne, beaucoup d’entre eux sont passés par la France, où ils ont pris le train pour Sarrebruck, la capitale régionale. Le phénomène est en expansion, à tel point que les demandeurs d’asile du Paris-Francfort – la ligne de TGV qu’ils empruntent – commencent à inquiéter les autorités locales.
«Ce n’est pas un sujet spécifiquement franco-allemand, explique le ministère de l’Intérieur, mais un phénomène de l’immigration illégale en Europe.» déclare d’Angela Merkel.
Les chiffres sont éloquents, ils ont été révélés par Der Spiegella semaine dernière. En 2012, la police allemande aux frontières avait arrêté 545 immigrants illégaux lors de ses contrôles à bord des trains. En 2013, ils étaient 608. Pour le premier semestre 2014, 1017 arrestations ont déjà été réalisées. En 2012, 679 demandes d’asile avaient été déposées en Sarre, 1219 en 2013 et d’ores et déjà 1367 en 2014. Une fois une telle demande déposée en Allemagne, les réfugiés ne peuvent plus être expulsés le temps de la procédure.
La Sarre n’est plus en mesure de faire face au problème. Les difficultés ne sont pas seulement financières mais aussi sanitaires, ou tout simplement logistiques: comme le rapporte Der Spiegel, les locaux de la police sont parfois trop petits pour interroger et garder les réfugiés arrêtés. […]
Du point de vue allemand, le problème est aussi diplomatique. De ce côté du Rhin, on s’interroge sur la facilité avec laquelle ils prennent le train. […]
Le Figaro