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FIGAROVOX/HUMEUR – Pour Lydia Guirous  la réaction de Najat Vallaud-Belkacem à la polémique déclenchée par Nadine Morano prouve la lâcheté de la ministre des Droits des Femmes, qui, au nom du politiquement correct et du relativisme culturel, renonce à ses valeurs féministes.
Lydia Guirous est la fondatrice du club «Future, au féminin» et du think-tank «Des femmes au service de l’Homme».


La réaction de Najat Vallaud-Belkacem aux déclarations de Nadine Morano.
Madame La Ministre des Droits des Femmes,
J’ai été très surprise par votre approche du Droit des Femmes et de l’égalité hommes-femmes, après la polémique soulevée par Nadine Morano. Surprise, déçue et inquiète pour la cause des femmes en France, que vous êtes pourtant censée incarner.
En tant que femme et féministe, face à une femme voilée, en pantalon, tunique à manches longues sur une plage, ou en burqa, je ne peux m’empêcher de ressentir un sentiment d’injustice, de révolte, et de peine. Plus encore lorsque ces filles, dès la puberté, sont soumises à la même rigueur vestimentaire. Difficile de rester insensible devant ces femmes condamnées à porter ce signe ostentible d’appartenance religieuse, même par 30 degrés, alors que leurs maris, leurs frères et leurs fils profitent librement des plaisirs d’un bain de mer et du soleil. N’y voyez vous pas quelque chose de choquant, vous qui essayez depuis le début du quinquennat de François Hollande de vous ériger en grande prêtresse de l’égalité homme-femme?
Votre réaction m’a laissé pantoise. Au nom d’un relativisme culturel et d’un «politiquement correct» teinté de culpabilité post-coloniale, il faudrait donc s’interdire de remettre en question toute action ou comportement qui portent atteinte à l’égalité, à la liberté et au respect de nos principes fondateurs, tels que la laïcité? Les Droits des Femmes ne concerneraient donc plus les femmes musulmanes de France. En somme, vous nous proposez donc un Ministère des Droits de certaines Femmes, dont seraient exclues les femmes musulmanes qui souffrent en silence, contraintes à porter le voile, le hijab, le niqab ou la burqa…
Vous me direz, Madame La Ministre, que la liberté de conscience est garantie par la Constitution et que la femme prise en photo de dos par Madame Morano ( procédé que je condamne par ailleurs) respecte la loi, car son visage est découvert et qu’elle se trouve dans un lieu public. Je suis d’accord. Toutefois, face à la liberté de conscience, c’est la liberté des femmes, l’égalité entre les hommes et les femmes, et le respect des valeurs de la France qui sont en jeu. La laïcité et l’attachement viscéral de la République pour l’égalité hommes-femmes ne font-ils plus le poids face à cette nouvelle forme de liberté de conscience nourrie au sein du relativisme culturel? À cette allure pourquoi lutter contre les mariages forcés ou l’excision, puisque ces pratiques peuvent aussi trouver des justifications dans le relativisme culturel et dans le respect de la culture de l’autre…Est-ce l’approche des Régionales qui vous rend si frileuse?… Surtout ne pas perdre de voix quitte à trainer les principes de la République dans la boue! Est-ce cela être Ministre de la République aujourd’hui en France?
Vous me direz que ces femmes ont «choisi» de porter le voile ou la burqa librement… Le croyez-vous? Sincèrement? Peut-on parler de choix libre et éclairé lorsque celui-ci résulte de pressions continues, quotidiennes, de la communauté et des religieux qui sont de plus en plus présents dans les quartiers oubliés de la République? Croyez-vous comme Esther Benbassa que les «femmes mettent le voile pour être tranquilles dans leur cité» ont vraiment fait un choix?

Le voile ou les insultes, le voile ou les agressions…jusqu’à ce qu’elles cèdent… Il ne s’agit pas de choix, il s’agit de renoncement et de peurs…Et tout cela se passe chez nous en France!

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