[Extraits] Dans cette île de l’océan Indien, la moitié des 213 000 habitants a moins de 20 ans.
Aux portes de Mamoudzou, la préfecture de Mayotte, Mangatélé, avec ses 11 000 habitants, est le plus grand bidonville de France™. Ils viennent de tout le continent africain, mais surtout d’une des trois îles voisines qui, avec Mayotte, constituent l’archipel des Comores.
Clandestines pour la plupart, ces familles sont venues ici chercher une vie meilleure, à l’image de Koudoussia, 38 ans, qui a quitté Anjouan pour faire soigner l’une de ses filles, gravement handicapée. Cette mère de cinq enfants, musulmane, comme la plupart des habitants de l’île, attend son sixième.
(..) Parmi les jeunes, il y a des « ni-ni », c’est-à-dire des jeunes arrivés à Mayotte avant l’âge de 13 ans et qui, pour cette raison, ne peuvent pas être expulsés. Mais ils ne sont pas non plus régularisables, car ils ne détiennent aucun papier d’identité. Ni expulsables ni régularisables.
« Beaucoup sont désemparés, c’est pour ça qu’ils tombent dans la délinquance », estime Nassabiat, enceinte de cinq mois.
« Je voulais un enfant par amour, pas pour avoir des papiers », jure-t-elle.
« Le défi majeur à Mayotte, c’est celui d’une population dont la moitié n’a pas 20 ans et pour laquelle il n’y a pas d’emploi », affirme Christophe Vénien, le responsable local du Secours catholique.
Considérée comme un îlot de prospérité au regard des îles voisines (Madagascar ou les Comores), Mayotte demeure malgré tout le parent pauvre de la République™ française™.
95 % des habitants de Mayotte sont musulmans.
La Vie
