Une cinquantaine de personnes ont manifesté samedi matin à Hayange (Moselle) pour dénoncer le «patriotisme frauduleux» de la municipalité FN, qui a repeint aux couleurs tricolores des wagonnets de mine, a constaté un photographe pour l’AFP. Les manifestants ont planté dans les wagonnets des drapeaux des pays d’origine des mineurs de Hayange, de la Turquie à l’Italie en passant par la République tchèque.
«Il s’agissait de dénoncer la tentative de réinterprétation de l’histoire et le patriotisme frauduleux de la municipalité», qui en repeignant ces wagonnets aux couleurs françaises oublie que des immigrés de seize nationalités différentes se sont retrouvés au fond des mines de la région, a déclaré l’un des organisateurs, Gilles Wobedo, président de l’association «Hayange plus belle ma ville».
«Nous voulions rendre hommage à tous ces immigrés» qui ont forgé l’identité locale, a-t-il souligné. Avec cette mise en peinture, la municipalité tente de nier notre histoire commune».
Une volonté démentie par le maire, Fabien Engelmann, qui dit avoir simplement voulu «porter haut et fort nos couleurs», à la faveur du traitement contre la rouille de ces vestiges du patrimoine minier. «J’ai moi-même des origines italiennes, et ma grand-mère était ravie d’obtenir la nationalité française, donc je ne vois pas pourquoi on en fait tout un cinéma», a-t-il ajouté, en estimant qu’Hayange était «une terre d’immigration réussie», les immigrés des mines s’étant bien intégrés à la société française. […] Liberation