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Pour l’écrivain André Bercoff, en nommant Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l’Éducation nationale et Emmanuel Macron au ministère de l’Économie, François Hollande assume enfin son orientation libérale aussi bien sur le plan économique que sociétal.

Voici enfin un gouvernement d’épuration éthique. Depuis plus de deux ans, le Président que le monde nous envie essayait d’appeler les choses par leur nom. […] Ce fut l’époque des petits pas et des grosses bourdes, de la gouvernance comme cour de récréation avec lancers de boules puantes et d’insultes en tous genres. Enfin Valls vint, qui fut obligé de crier d’autant plus à gauche qu’il était, lui, social-libéral depuis une décennie. Hollande, à son habitude, ménageait tout le monde. Alors aujourd’hui, au second temps de la Valls, quelle mise en scène ?
Elle se précise, diablement, sous le sceau d’un double libéralisme qui suscite déjà bien des réactions. Sur le sociétal, voici Najat Vallaud-Belkacem et sa proximité avec les théories du «genre» et d’une égalité entre les sexes qui préfigure une totale confusion. Voici Christiane Taubira, ses remises de peine, ses bracelets électroniques et sa vision pour le moins laxiste de la violence quotidienne. Après tout, comme disait Dostoievski «Si Dieu n’existe pas, tout est permis.»
En nommant un «ennemi de la finance» confirmé comme Emmanuel Macron, Valls et Hollande imposent en revanche à leur camp son aggiornamento économique: la France sera libérale ou ne sera pas. Tout cela était connu depuis longtemps, mais la formulation franche se faisait attendre. Pour le reste, il importera comme toujours de savoir si les paroles seront suivies d’actes conséquents. Et si, pour une fois, les prémisses d’un début de cohérence se feront bientôt sentir. Sinon, l’épuration se fera dans des lieux beaucoup moins policés.
Le Figaro

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