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Selon Médecins du Monde, la remise en cause du réseau de dépistage pour les patients précaires du département risque de poser «un problème de santé publique».
La Seine-Saint-Denis n’a plus les moyens de dépister efficacement la tuberculose et les maladies sexuellement transmissibles (MST) après que l’État a supprimé des financements «indispensables», a affirmé mardi le président du conseil général, Stéphane Troussel.
Alors même que «tous les indicateurs de santé sont au rouge» dans l’un des départements les plus pauvres de France, avec des taux d’infection supérieurs et une espérance de vie plus courte, «on est dans la recherche d’économies forcenée», a lancé le patron PS du département, lors d’une visite dans un centre de Médecins du Monde à Saint-Denis.
Une remise en cause du réseau de dépistage, mis sur pied en Seine-Saint-Denis pour des patients qui ne parlent pas français et n’ont pas accès aux soins, des mal-logés ou des sans-domicile ou encore des précaires sans couverture maladie «poserait un problème de santé publique avec un développement des formes multirésistantes» de tuberculose, a ajouté le Dr Jeanine Rocherfort, déléguée générale de Médecins du monde.
Dans le centre géré par cette association à Saint-Denis se pressaient mardi quelques dizaines de patients, auxquelles les médecins proposent des radios des poumons. Environ 6 000 personnes y sont reçues chaque année.

Le 93, qui concentre les populations précaires à risque, détient de tristes records de contamination par ces maladies. C’est le seul département français où la tuberculose n’a pas reculé entre 2000 et 2010, touchant environ 31 personnes pour 100 000 habitants chaque année, soit quatre fois la moyenne nationale, selon l’Institut national de veille sanitaire. Les MST y font également plus de dégâts qu’ailleurs.

Libération

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