Confronté à une jeunesse en mal d’emploi, le régime de bouteflika achète la paix sociale à coups de crédits gratuits. cette politique a provoqué une floraison de micro-entreprises très précaires. le tout financé par la manne des hydrocarbures, qui commence à se tarir.
Mourad a emprunté 28 500 euros afin d’acquérir un grand fourgon et devenir transporteur. Aujourd’hui, il ne peut rembourser ses dettes: “Je dépense plus que je ne gagne.”
A la nuit tombée, dans cette banlieue d’Alger, seuls de pâles réverbères éclairent la chaussée. Dans l’ombre, sur la banquette arrière d’une voiture ordinaire, Samir (1) esquisse un sourire lorsqu’un véhicule de police passe dans la rue. “Je n’ai pas peur d’aller en prison”, chuchote-t-il. En 2012, le jeune homme, âgé de 28 ans, était censé ouvrir une boulangerie.
Grâce à un certificat professionnel bidon et au devis d’un fournisseur véreux, il obtient alors 60000 euros de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), une structure étatique qui distribue des crédits aux chômeurs créant leur micro-entreprise. Curieusement, alors que c’est la règle, personne ne vient vérifier si le matériel est bien livré. Tant mieux pour lui, car Samir ne pétrit pas la pâte à pain dès les lueurs de l’aube : il dirige un petit business de voitures d’occasion venues d’Europe et un autre de chaussures orthopédiques.
Qu’importe si près d’un tiers des bénéficiaires ne remboursent pas leurs dettes et qu’il y ait, parmi eux, quelques brebis galeuses… Dans ce pays où 25 millions d’habitants (sur 38 millions) ont moins de 35 ans, le régime vieillissant d’Abdelaziz Bouteflika ne cesse d’encourager les jeunes à demander des crédits pour devenir “entrepreneur”….
L’express, merci à la rouquine