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Sous la pression migratoire, le ministre prône le réalisme. Des mots, estime-t-on à droite. «On peut brandir les grands principes, mais la France ne peut accueillir tout le monde.» La mise en garde du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, mardi matin dans le journal Libération fait écho à celle d’un certain Michel Rocard en 1989: «Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde.»

Cette année-là, François Mitterrand lui-même avait parlé de «seuil de tolérance» s’agissant de l’immigration. Que pèsent les mots face à l’explosion des flux migratoires ? Vingt-cinq ans plus tard, l’actuel hôte de Beauvau appelle son camp au réalisme. Selon lui, «une gauche de posture manque de maturité et ne raisonne pas en termes d’efficacité». […] Bernard Cazeneuve, pour sa part, a pris son bâton de pèlerin pour «mobiliser» ses homologues européens. Comme, avant lui, Brice Hortefeux, Claude Guéant, Manuel Valls. Défendant un «plan européen sur l’immigration», le ministre français a multiplié les déplacements, ces dix derniers jours, de Rome à Londres, en passant par Barcelone, Berlin et Bruxelles. […] Au-delà des mots et des projets, longtemps retardés et susceptibles de vifs débats au sein de la majorité, reste la réalité d’un dossier où les expulsions ont finalement diminué, tandis que les régulations et les naturalisations n’ont cessé de croître. «La méthode Valls, ce sont des actes en contradiction avec le discours», assure Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes. Cet élu estime que «sous la gauche, l’appel d’air pour les clandestins s’est amplifié» et que la pression migratoire aux portes de l’Europe est telle que la réforme de l’asile est vouée à l’échec.
Le Figaro
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