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Au lieu d’alourdir la pression fiscale, les instances dirigeantes devraient opter pour l’immigration massive et la mutualisation des compétences.
En réponse à la dégradation des comptes publics, tous les gouvernements depuis 40 ans proposent d’augmenter les impôts ou de réduire la dépense publique. Pourtant, il existe deux pistes qui permettraient d’assainir structurellement et durablement nos finances publiques et préserver notre modèle social : une immigration massive et une accélération de l’intégration européenne.

La première mesure consiste à ouvrir les frontières et mettre en œuvre une politique d’immigration massive.

Deux lauréats du Prix Nobel d’économie, Robert Solow (1987) et Paul Samuelson (1970) montrent que les déficits publics sont associés à une population vieillissante et déclinante. Les dépenses publiques s’accroissent tandis que le nombre de contribuables solvables décroît. Les deux économistes ne voient qu’une seule solution à ce problème : augmenter significativement le nombre de payeurs par une immigration massive.
C’est ce qu’ont fait avant nous d’autres pays dont nous envions les surplus. Les États-Unis sont devenus la première puissance mondiale du fait de l’afflux d’immigrants venus d’Écosse, d’Irlande, d’Autriche et d’Italie. Dans les années 70, l’Allemagne a eu recours à une forte immigration turque pour assurer la pérennisation du régime de retraite rhénan.
En 2010, Kevin Rudd s’est fait élire premier ministre de l’Australie sur le projet de faire augmenter la population du pays de 18 à 30 millions d’habitants d’ici 2020.
Contrairement à ce que certains peuvent affirmer, l’immigration est bien plus lucrative qu’elle ne coûte au pays d’accueil. Lorsqu’elle est peu qualifiée, la main-d’œuvre étrangère se porte sur des métiers que nous refusons d’exercer aujourd’hui. Lorsqu’elle est hautement qualifiée, elle occupe des postes pour lesquels nous n’avons pas suffisamment de candidats locaux (ingénierie informatique, métiers du chiffre tels que la comptabilité, enseignement supérieur).
Selon les deux économistes, un étranger alimente en moyenne les caisses de l’État de 20 000 euros par an et de la Sécurité sociale d’environ 10 000 euros. Un million d’étrangers entrant dans le pays permettraient un accroissement des ressources de près de 30 milliards d’euros.
Cette population immigrée, loin d’abuser de notre système social, vient au contraire le financer par les impôts qu’elle paie et les cotisations sociales qu’elle verse. En travaillant, elle s’acquitte de l’impôt sur le revenu. En consommant, elle paie de la TVA. En vivant sur le territoire national, elle est assujettie à la taxe d’habitation. Solow insiste également sur le fait que la seule présence de cette population étrangère sur le territoire national est créatrice d’emplois, venant réduire le taux de chômage et les sommes affectées à son traitement.

Le deuxième volet du redressement des finances publiques est dans l’intégration européenne, comme le préconisait déjà Robert Schumann en 1954.

Pour cela, en faisant de la Commission européenne le gouvernement d’une Union européenne fédérale, on pourrait mutualiser les dépenses régaliennes des 28 États membres en procédant à de nouveaux transferts de souveraineté, comme cela est déjà le cas de la politique monétaire avec l’adoption de l’euro ou de la délivrance des visas avec les accords de Schengen. (…)
Un article signé Vassili Joannides dans Les Echos
 

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