Pour lutter contre les inégalités, l’exclusion, l’échec scolaire, Jamel Debbouze, qui a arrêté l’école en 4ème, propose sa solution : l’improvisation théâtrale.
Nos résultats, déjà moyens, baissent chaque année. La faute, avant tout, à l’échec massif des élèves les plus fragiles. Des élèves presque tous issus des milieux les moins favorisés, souvent enfants d’immigrés, ne maîtrisant pas les codes de l’excellence scolaire à la française. Pisa critique aussi notre obsession de l’élitisme, notre préférence pour un enseignement abstrait au détriment de toutes les autres aptitudes.
Jamel Debbouze, expert de l’éducation ? L’humoriste préféré des Français part d’un grand éclat de rire : “Non ?” Jamais il n’aurait imaginé que les enquêtes internationales les plus pointues consacrées à notre école recoupent son diagnostic : “C’est pas vrai ? !” Que son expérience personnelle, son credo sur le sujet forgé au contact de tant de jeunes des “quartiers” coïncident si parfaitement avec les analyses savantes des experts.
“De quoi on a tous besoin ? De confiance, de confiance en soi. A 14 ans, j’étais petit, moche, arabe et handicapé… Ce truc-là a changé ma vie.”
Sophia Aram, autre célébrité passée par ces ateliers, nuance : “Oui, l’impro apporte énormément de choses quand on est ado, ne serait-ce que pour libérer son corps, mais si cela a si bien fonctionné à Trappes, c’est aussi par l’implication des enseignants, des politiques et grâce à une vraie mixité sociale dans le lycée, où se croisaient des élèves de tous les milieux.” […]
Le Nouvel Obs