En 2014, la production française de miel est la plus faible de ces dernières années. Une chute de production de 50 à 80%
Nous savons que les abeilles meurent dans toute l’Europe. La production de miel s’en fait forcément ressentir et chute depuis quelques années. Mais 2014 bat tous les records : selon l’UNAF, la production française est cette année la plus faible de notre histoire.
« A l’exception de l’Ouest et de la Bretagne qui semblent quelque peu épargnés, dans toutes les régions de France et en particulier dans les grandes régions de production comme Provence Alpes Côte-d’Azur, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon… les récoltes sont en baisse de 50 à 80%. », précise le représentant des apiculteurs dans un communiqué. Et ce par rapport aux récoltes de 2013, qui étaient déjà mauvaises !
En 1995, la production nationale était d’environ 32 000 tonnes. Elle atteignait 20.000 tonnes en 2011, moins de 15.000 tonnes en 2013. Pour 2014, la production sera en-dessous de 10.000 tonnes. La consommation française de miel s’élevant à environ 40.000 tonnes, cela signifie qu’il va falloir importer plus de 30.000 tonnes de miel. Mais des baisses comparables sont observées dans d’autres pays d’Europe…
La survie de la filière apicole française menacée?
Cette chute de la production de miel est due à de nombreuses raisons : il y a évidemment les effondrements traditionnels des colonies d’abeilles dus aux agents pathogènes, aux pesticides, aux médicaments vétérinaires… Mais cette année, les conditions météorologiques ont été particulièrement mauvaises pour les abeilles et l’activité apicole, tout au long du printemps et de l’été.
« Les grandes périodes de vents du Nord, de pluies et de froid ont asséché les fleurs et ont empêché les abeilles de trouver du nectar. Le nombre de jours où les abeilles ont pu travailler ont été très rares, ce qui n’a pas permis de produire du miel dans les quantités habituelles », explique Henri Clément, Apiculteur professionnel et Porte-parole de l’UNAF.
Le manque de miel est sans précédent et met en difficulté les exploitations apicoles. L’UNAF interpelle donc le ministère de l’Agriculture « pour qu’une aide exceptionnelle au nom de la solidarité nationale soit accordée aux apiculteurs », explique Henri Clément. « Il en va de la survie de la filière », insiste le syndicat apicole.
Cette aide concernerait les 2.000 apiculteurs professionnels et les 3000 pluriactifs. A savoir que la France compte environ 70.000 apiculteurs lorsque l’on y ajoute les apiculteurs de loisir.
Un plan de développement durable de l’apiculture a été mis en place par Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture, en 2013. Mais ce plan « parait bien dérisoire et ne répond en aucune manière aux préoccupations urgentes des apiculteurs qui luttent pour leur survie », regrette le syndicat. « On ne voit pas de vraies mesures sur le terrain », précise Henri Clément.
Natura-Sciences