“Il n’existe pas de solution magique pour résoudre la crise de l’emploi, dans les marchés émergents comme dans les économies avancées.”
Nigel Twose, le directeur de la Banque mondiale, a montré ainsi le pessimisme dans lequel nage la Banque mondiale. L’institution a rendu publique, mardi 9 septembre, une étude menée conjointement avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’emploi mondial, à l’occasion d’une réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G20 en Australie.
Nécessité de créer 600 millions d’emplois
Le besoin de créer des centaines de millions d’emplois se fera vite pressant, selon l’étude:
“Nous savons que nous devons créer 600 millions d’emplois supplémentaires dans le monde d’ici 2030 simplement pour faire face à la croissance démographique.[…] Ces créations d’emplois constituent la base d’une reprise économique“.
Le directeur de la Banque mondiale est convaincu qu’actuellement “il y a une crise généralisée de l’emploi“. Il ajoute: “Comme l’indique clairement cette étude, il y a pénurie d’emplois, et d’emplois qualifiés.” Ces derniers représentent une condition sine qua non pour avoir une croissance “soutenue et prolongée“, d’après le rapport.
Chine et Brésil, “des moteurs” de créations d’emplois
Les créations d’emploi se portent mieux dans les pays émergents que dans les pays les plus avancés, grâce à des moteurs comme la Chine et le Brésil, a ajouté Nigel Twose, tout en nuançant fortement: “Les perspectives ne sont pas réjouissantes.“
L’étude indique en effet que la croissance économique devrait rester faible, tandis que la situation de l’emploi pèse sur la consommation et les investissements.
Enfin, le rapport constate que
plus de 100 millions de personnes sont au chômage actuellement dans les pays du G20, tandis que 447 millions sont considérées comme des “travailleurs pauvres”
, vivant avec moins de deux dollars par jour.
La Tribune