La Marocaine Aïcha Mesrar, née à Casablanca il y a 45 ans, a décidé de démissionner de son poste de conseillère municipale de la ville de Rovereto, après de multiples menaces de mort.
Elle était devenue un symbole pour beaucoup de musulmanes en devenant la première femme voilée à siéger au sein d’un conseil municipal en Italie.
L’édile, Andrea Miorandi, qui s’était attiré les foudres de la Ligue du Nord pour avoir défendu les projets de construction d’un cimetière musulman et d’une mosquée locale, est très affecté par le départ de la mairie et du territoire de son adjointe et administrée, tout comme l’est Bruno Dorigatti, le président du conseil régional, qui voit là le signe alarmant que le fléau du racisme est loin d’être endigué dans l’Italie du Nord.
“Nous n’acceptons pas les leçons de tolérance de Aicha Mesrar. Certes, elle ne nous manquera pas, pas plus que les étrangers qui, comme elle, sont venus dans cette province en tant qu’invités et ont exploité les services sociaux du Trentin sans scrupules, poignardant dans le dos nos concitoyens par leur ingratitude”, a tempêté Maurizio Fugatti, le fulminant secrétaire général de la Ligue du Nord.
Cela fait bientôt deux ans qu’Aïcha Mesrar est sous protection policière. Deux ans de menaces de mort, d’intimidations racistes et de messages xénophobes, ont eu finalement raison de sa détermination. Elle a annoncé sa démission du Parti démocratique et du conseil municipal de la ville de Rovereto, dans le nord de l’Italie et surtout, sa décision de quitter définitivement l’Italie avec sa famille.
Résidente depuis plus de 20 ans dans la ville, elle était la première femme musulmane et surtout voilée, à siéger au sein d’un conseil municipal dans la région de Trentin. « Je n’ai pas peur et ce n’est pas la faute de la population de Rovereto, mais à quelques uns d’entre eux », a simplement déclaré Mesrar après l’annonce de sa démission, ajoutant qu’elle était fière de ce qu’elle avait fait pour la ville durant sa présence au conseil municipal.
bladi ; oumma