Selon le magistrat antiterroriste, de jeunes Français participent aux exécutions publiques en Syrie et s’exhibent même sur Internet, avec des têtes tranchées dans les mains. Certains ont des profils de tueurs en série, dit-il.
Après la diffusion, il y a neuf jours, par les islamistes, des images de la décapitation du journaliste israélo-américain, Steven Sotloff, le juge Trévidic, fait cette confidence inquiétante au Figaro :
«Il y a dans nos dossiers antiterroristes des cas de jeunes Français qui ont été formés à couper des têtes par les djihadistes en Syrie. Certains ont directement mis en pratique ce qui leur a été enseigné en décapitant des personnes, lors d’exécutions publiques, notamment à Racca», ville syrienne tombée aux mains des djihadistes et proclamée capitale du califat créé le 29 juin dernier.
Ce magistrat français très chevronné, qui a repris le cabinet d’instruction du juge Bruguière depuis de nombreuses années, précise même que «circulent actuellement sur Internet des images de jeunes Français qui tiennent une tête coupée dans leur main». À le croire, «ils s’habituent à l’horreur», comme les enfants soldats d’Angola. «C’est dire leur degré de dangerosité» lorsqu’ils reviennent en France, selon lui. […]
Mais le juge Trévidic insiste sur le «durcissement des profils». Selon lui, «des profils de plus en plus psychiatriques émergent» dans les enquêtes. À l’entendre, «le djihad en Syrie draine des individus à ce point déséquilibrés que», même sans l’islam radical extrême dans lequel il bascule, «l’on peut se demander si ils n’auraient pas pu finir tueurs en série». Cet expert ajoute que «parmi les profils les plus pulsionnels, l’on croise des adolescents extrêmement isolés, y compris des gamins de 15 à 16 ans».