La crise des migrants qui couve à Calais ces dernières semaines inspire à l’éditorialiste du “Wall Street Journal” un réquisitoire contre la France, ce “pays amorphe” qui ne séduit même plus des Africains fuyant la misère et la guerre.
La France sera devenu un pays moderne quand même les Africains les plus désespérés ne refuseront plus d’y vivre.
Natacha Bouchart a déclaré la semaine dernière que sa ville était en état d’urgence. Selon la maire gaulliste de Calais, la ville est “prise en otage” par quelque 1 200 migrants africains, venus pour la plupart d’Erythrée, qui attendent dans des camps de fortune de pouvoir traverser la Manche à bord de camions. C’est une manière d’envisager le problème… […]
[…] la vérité, n’en déplaise à Mme Bouchart et à l’ensemble de la classe politique française, c’est que les Erythréens préfèrent passer au Royaume-Uni, parce que le pays est beaucoup plus attrayant en terme de dynamisme économique et d’opportunités d’emploi.
Mme Bouchart réclame au gouvernement britannique une aide financière afin d’empêcher les migrants de débarquer de l’autre côté du Channel. Il vaudrait mieux que la France suive l’exemple de ses voisins, comme le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui ont mis en place des réformes pour relancer la croissance, et qu’elle assouplisse enfin ce droit du travail qui protège les intérêts des syndicats au détriment des chômeurs.
En France, pour de nombreuses entreprises, licencier un employé est devenu un véritable parcours du combattant, où il faut manœuvrer dans une jungle de réglementations et parfois ramper devant les syndicats.
L’immigration est trop souvent perçue comme un problème culturel ou économique, notamment dans des pays à la croissance poussive. Or les immigrants ont beaucoup à apporter à l’économie française, ainsi qu’à sa culture, à condition que les hommes et les femmes politiques, à Paris comme à Calais, conçoivent des lois qui encouragent le travail et les investissements et soutiennent l’esprit d’entreprise.
Courrier international