Le 1er août, l’historien Benjamin Stora, 63 ans, né en Algérie, a été nommé par le premier ministre Manuel Valls à la tête de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Spécialiste du Maghreb, de la décolonisation et de la guerre d’Algérie, il remplace à ce poste Jacques Toubon – devenu entre-temps Défenseur des droits -, qui était à la tête de l’institution depuis sa création, en 2007. La passation de pouvoir entre les deux hommes doit avoir lieu, lundi 15 septembre, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle collection permanente du musée situé dans le 12e arrondissement de Paris.
Vous êtes le chantre de la réconciliation des mémoires. Comment souhaitez-vous y prendre ?
Je veux essayer de naviguer entre deux écueils. celui des tenants d’une identité fixe qui serait grosso modo celle des “Français de souche” se reproduisant à l’identique depuis toujours, et de l’autre, l’écueil de ceux qui disent que la France n’est qu’un empilement de communautés.
Personnellement j’ai toujours été favorable au droit de vote des étrangers. […] En plus on est dans une période de décroissance démographique, la France va avoir besoin de bras. Mais personne ne veut aborder cette question car on est dans une phase de repli nationaliste.
Vous êtes un grand défenseur de la révision des manuels scolaires d’histoire sur les questions migratoires et coloniales.
Absolument, J’ai récemment beaucoup insisté pour que six chapitres de mon livre, avec Abdelwahab Meddeb, Histoire de relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours, soit publié sur le portail des enseignants Eduscol . J’ai voulu que ce soient les sujets les plus sensibles qui y soient : la Shoah, l’histoire coloniale, le conflit israélo-palestinien, etc. […]
La Monde (réservé aux abonnés) (Merci à Asimov)