Une petite plaque discrète, une lourde porte de bois et une volée de marches :“Bienvenue au Refuge”, sourit Thierry Kssis, délégué régional de l’association reconnue d’utilité publique. Créé en 2003 par Nicolas Noguier, le Refuge – à Marseille depuis 2009 – offre un accompagnement social, un soutien psychologique et un hébergement temporaire à de jeunes majeurs (18-25 ans) homosexuels victimes d’exclusion familiale “du simple fait de leur orientation sexuelle”.
“Parce que l’homophobie est une discrimination très traumatisante, explique doucement Thierry Kssis. Quand on est rejetés pour la couleur de sa peau, son origine ethnique, on peut trouver un soutien parmi les siens, dans son clan. Pour les jeunes gays, c’est impossible : c’est souvent justement le clan qui les rejette”. (…)
“C’est une ville très, très peu accueillante pour les gays, constate le refuge. .Dans certains quartiers populaires, le rejet est très violent.”
Le témoignage de Sofiane, 19 ans : “Homo et musulman ? Mais enfin, ça n’existe pas…”.
À Avignon, la famille de Sofiane vit dans un lotissement, le père dirige avec un associé une petite société, la mère est au foyer ; lui est le benjamin d’une fratrie de sept enfants. “Une famille musulmane croyante et pratiquante”, souligne-t-il. Une famille à qui il est “impossible de parler” de son homosexualité : “Mais enfin, gay et musulman, ça n’existe pas voyons, plaisante Sofiane. Puisque la religion l’interdit”. (…)
Sofiane finit par se confier à deux de ses soeurs : “Elles ont crié : ‘C’est pas possible, t’es musulman !'” Le grand frère l’apprend, le “frappe”. “Dehors, dans le lotissement, quand je sortais je me faisais limite insulter, je dérangeais”, se souvient le garçon. (…)
Merci à Asimov