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INTERVIEW – Violaine Carrère, chargée d’études au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), repose la question des politiques migratoires européennes alors qu’un bateau transportant des centaines de migrants a fait naufrage en Méditerranée le 10 septembre…

Il y avait 400 à 450 personnes à bord et une centaine d’enfants. Presque tous ont péri dans le naufrage du bateau qui devait les mener, ce 10 septembre dernier, sur les côtes européennes. Alors que la piste d’un échouage volontaire par les passeurs se confirme, Violaine Carrère, chargée d’études au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), estime qu’il faut surtout remettre en question les politiques européennes d’immigration.

Pour vous, la responsabilité des passeurs dans ce naufrage ne doit pas masquer d’autres responsabilités?

L’attention est focalisée sur les passeurs, mais la première chose qui devrait nous inquiéter est que ces gens soient contraints de prendre le bateau au péril de leur vie. Le naufrage d’octobre 2013 au large de Lampedusa avait remué l’opinion, les autorités avaient alors assuré que cela rentrait dans les missions de Frontex de veiller à la vie des migrants, mais rien n’a changé.

Aujourd’hui, dire que c’est de la faute des méchants passeurs, c’est oublier qu’il faut d’abord accuser la politique de fermeture des frontières. (…)

Vous êtes dès lors favorable à l’autorisation d’entrée de tous les migrants?

Nous sommes favorables à la liberté de circulation, ce qui ne veut pas dire que des flux se déverseraient sans fin. Les gens pourraient venir, constater quelle vie ils pourraient avoir ici, faire des allers-retours, découvrir que trouver un travail ou un logement n’est pas si facile. De toute façon les gens entreront en Europe, sauf ceux qui aujourd’hui meurent sur le chemin.

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Merci à Joe le Rassis

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