Une cinquantaine de familles cambriolées depuis le début de l’année. Des voleurs présumés montrés du doigt. Les habitants hésitent entre parler et se taire.
Quarante-cinq familles cambriolées depuis le début de l’année, selon la liste tenue par la maire et adressée à toutes les autorités possibles. Une pétition qui circule. Des habitants qui organisent des rondes. Un climat de psychose s’installe à Saint-Genis-d’Hiersac malgré la présence renforcée de la gendarmerie depuis plusieurs semaines. Les villageois, partagés entre l’envie de crier leur colère et la crainte des représailles, préfèrent se retrancher derrière l’anonymat. La faute, disent-ils, à une bande de jeunes qui jouent “au chat et à la souris” avec la maréchaussée. “Individuellement, ils sont gentils. En bande, ils sont fous. Ils volent. Ils cassent tout. Ils se foutent de la gueule des gendarmes. La semaine dernière, ils ont piqué trois vélos juste après le passage de l’hélico”, témoigne un paysan, agacé.
Certains portent plainte. D’autres pas. À quoi bon pour une batterie, du carburant ou de vieux outils? Mais ça va plus loin. Certains ont vu leur cave pillée, d’autres leur voiture brûlée, d’autres encore leur garage dévalisé. Des pavés sont balancés, des vitres explosent. Michèle Gaillard, la maire, a alerté les autorités. “Une maison du village de “Grosbot” a été cambriolée à huit reprises. Les congélateurs sont vidés. Les télés, le matériel hi-fi, des voitures, des quads disparaissent. ça perturbe tout le monde. On vit dans l’angoisse” […]
Les accusations visant les forains qui ont fait étape sur le stade cet été ont été démenties. Dans un contexte de crise, les réactions sont souvent exacerbées. Les uns redoutent les dérapages, la tendance à l’autodéfense. Les autres désignent les présumés coupables. Montrent du doigt la maison inhabitée qui leur sert de refuge. “Ce sont de vraies fouines, ils se cachent partout”, dit l’un. “C’est plus vivable, on ne sait jamais comment on va retrouver notre maison”, ajoute un autre. […]
