[extraits] Deux mois après des violences spectaculaires en marge d’un rassemblement pro-Gaza interdit, les rancœurs persistent et les habitants de Sarcelles s’interrogent sur le modèle multiculturel qui a fait la réputation de la ville.
«La vie a repris, mais l’abcès n’est pas crevé», relève François Pupponi, maire socialiste de Sarcelles. «La communauté juive est traumatisée et la communauté musulmane est inquiète, car elle a peur d’être stigmatisée.»
Le «vivre ensemble™» est-il définitivement compromis? A première vue, les 60.000 habitants venus de plus de 180 pays, dont 15.000 juifs, cohabitent en harmonie.
Mais beaucoup reconnaissent qu’au fil des années, on vit de moins en moins «ensemble». Turcs, pakistanais, arabes ou assyro-chaldéens: chaque communauté a ses boutiques, ses cafés et ses associations.
«Les communautés se sont communautarisées», résume Corinne Levitt, professeur de maths dans l’un des deux lycées juifs de Sarcelles. Autrefois, «tout le monde rigolait avec tout le monde, aujourd’hui c’est profil bas».
La génération de Corinne, née en France, a voulu «plus de vie communautaire», pas par «rejet» des autres mais pour «affirmer son identité».
Complément vidéo (8 minutes) : « L’absurdité du multiculturalisme »
[extrait] «Nous vivons dans des sociétés où les populations sont empilées dans des zones urbaines absurdes, dans lesquelles chacun vit au détriment de l’autre, où chacun rencontre à chaque instant la culture de l’autre non pas comme un enrichissement, mais comme une agression permanente (…) Une société multiculturelle est une société multi-conflictuelle, multi-raciste et multi-agressive. Ça n’est pas une société durable. Et ca n’est pas une société dans laquelle il fait bon vivre.»