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Depuis un tweet sur la “théorie du genre” et quelques déclarations sur France inter, Michel Onfray est devenu un traître à la cause, véritable paria de son camp. Le philosophe est désormais qualifié de réactionnaire ou de “Finkielkraut bis” par des médias plutôt marqués à gauche et qui s’érigent en gardiens du temple de la pensée — de gauche — autorisée.

Sa faute ? D’abord, d’avoir posté un tweet le 10 septembre relevant plus du bon sens que de l’idéologie : « Et si à l’école, au lieu de la théorie du genre et de la programmation informatique, on apprenait à lire, écrire, compter, penser ? »

Rue89 a immédiatement dégainé son prêt à penser : la théorie du genre n’existe pas et la programmation informatique au primaire, c’est très utile. Le tout développé sur la longueur et à partir de comparaisons avec Nadine Morano et la Manif pour tous…
La déclaration a irrité nombre de rédactions parisiennes. L’Express hésitait à trancher quant à la nature du propos : « Dérapage ou provocation ? ». Et de se demander si l’intellectuel, autrefois célébré, ne serait pas « le fils naturel de Jean-Paul Brighelli et de Farida Belghoul ? ».

Les Décodeurs du Monde, les fact-checkeurs du quotidien du soir qui revendiquent une objectivité pure et parfaite, ont rapidement accusé le philosophe de « philosophie de comptoir » tentant de le remettre dans le droit chemin en assénant leurs «évidences». […]

Un tir groupé qui relève du procès en excommunication, comme si pointer les dérives dites «réactionnaires» des intellectuels de gauche était désormais devenu un marqueur identitaire d’une gauche labellisée «véritable», mais en état de mort cérébrale, d’asphyxie politique et incapable de penser le progressisme au-delà de quelques questions sociétales et d’indignations relevant du réflexe pavlovien. […]

Michel Onfray a répondu dans un long entretien donné à Philippe Bilger — cela les fera hurler — sur FigaroVox : «Comment peut-on penser cette civilisation mourante qui est la nôtre quand on est enfermé dans les catégories d’une certaine gauche ? On ne peut pas. Moi qui suis athée, je préfère un chrétien intelligent à un athée débile. Moi qui suis de gauche, je préfère un homme de droite intelligent à un homme de gauche débile. On s’interdit de penser la moitié du monde en considérant qu’on a des catégories pour voir le monde. Non, on voit le monde et les catégories nous servent. Accessoirement, elles sont de droite ou de gauche».

Marianne

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