La température, déjà haute, est montée d’un cran vendredi soir, lors de la réunion publique sur les familles Rroms installées rue de Lorraine et d’Alsace. […]
La tension était palpable, dans la salle de l’école Jean-Moulin. Plus d’une centaine de personnes a répondu à l’invitation d’Alain Roger, maire. Si tous connaissent déjà la situation, l’élu a tenu à la résumer. « Les familles Rroms sont arrivées il y a deux ans. D’abord à la cité Deblock, aujourd’hui en travaux. Elles se sont déplacées rue de Lorraine et d’Alsace. Le problème, c’est le non-respect des valeurs républicaines, l’insécurité, le proxénétisme. Ça, je ne peux pas le tolérer. » Pas de tolérance, mais une vigilance à ce que les propos ne « dérapent » pas. « Il ne faut pas avoir de propos racistes, mettre tout le monde dans le même sac. On est des êtres humains, on sait ce qui se passe dans leurs pays. Tout le monde peut se retrouver dans la même situation. »
Mais il reste ferme : les comportements des gens installés illégalement dans la ville, il n’en veut pas. […] L’élu expliquera aussi les procédures à respecter : référé d’expulsion des logements squattés, diagnostic social, demande de concours de la force publique… Mais la patience a quitté les habitants, excédés par ce qu’ils disent vivre au quotidien : personnes qui font leurs besoins dans le jardin, enfants nus devant les caravanes, saleté, rats…
Maisons et Cités en prendra aussi pour son grade. Pour sa défense, le bailleur social, représenté par son directeur général et un directeur d’agence, affirmera avoir investi 60 000 € dans le blindage de logements, lancé treize procédures, effectué des nettoyages, pas assez réguliers au goût des riverains. […]