Victime collatérale des trafics de stupéfiants, la résidence universitaire du Clos-des-Roses, située au cœur d’une cité, est progressivement désertée des étudiants. La mairie prévoit sa démolition « d’ici trois ans ».
Il jette un œil à droite, à gauche. Puis court à grandes enjambées à travers le square Camille Saint-Saëns. Simplement venu voir un ami à la résidence universitaire du Clos-des-Roses, l’étudiant n’a pas envie de se faire remarquer. «Il y a de la drogue qui circule ici, tout le monde le sait» explique-t-il brièvement, avant de reprendre sa foulée en direction de l’entrée du bâtiment A…
A l’antenne de police municipale de Compiègne, on ne se fait pas d’illusions. «Ils s’installent ici par méconnaissance, par défaut ou par dépit, confie Éric Verrier, adjoint au maire chargé des questions de sécurité. Comme les autres, il risque de déménager dans la précipitation d’ici quelques mois». La résidence, séparée en trois bâtiments côte à côte – A, B et C – n’attire plus. Elle repousse, même. Située au cœur du quartier du Clos-des-Roses et de ses longues barres d’immeubles, elle semble à bout de souffle. Les vitres brisées, les entrées dégradées, et l’impression d’un trafic permanent. «Les stupéfiants sont le cœur du problème, et entraînent des réactions hostiles même face aux forces de l’ordre. Pas plus tard qu’hier, nos véhicules étaient caillassés. On retrouve des tas de pierre, un peu partout, au cas où l’on irait voir de trop près» raconte, las, Hervé Legrand, directeur de la sécurité municipale…
Le problème ne date malheureusement pas d’hier. «A l’origine, le milieu estudiantin plutôt consommateur de stupéfiants a noué des liens avec les jeunes du Clos-des-Roses. Mais la situation a évolué dans le mauvais sens, principalement depuis 2012. Aujourd’hui, les étudiants ne souhaitent plus avoir à faire à eux, ils sont dans la crainte»…
Merci à Docteur Bazooka