Le philosophe André Senik s’interroge : l’expansion de l’Etat islamique va-t-il donner l’occasion aux musulmans de France de dénoncer sans ambiguïté l’islamisme ?
Le silence des millions de Français musulmans ferait sauter le bouchon du politiquement correct et ferait inévitablement surgir cette question terrible : de quel côté sont-ils ? Sont-ils les amis ou les ennemis de ceux qui vont tuer leurs concitoyens français? Rien ne se réglera par le non-dit et par le chantage à l’islamophobie.
Un otage français est menacé d’être assassiné par des islamistes terroristes en Algérie, parce qu’il est Français. D’autres islamistes terroristes appellent les Musulmans de France à assassiner des Français par tous les moyens, parce qu’ils sont Français.
Tous les Français savent déjà que certains Français musulmans répondront à cet appel et passeront à l’acte au nom de leur Islam. Ils seront minoritaires, certes, mais que feront les autres ?
Manifesteront-ils leur attachement à la France, au pays où ils ont choisi de vivre ? À la démocratie, à la tolérance en matière religieuse ?
Si les crimes des les islamistes terroristes soulèvent une énorme vague d’indignation publique chez les Français musulmans, cette indignation publique aura pour premier effet d’influencer les jeunes tentés par le radicalisme et de retenir le bras de certains assassins potentiels, là-bas et ici.
Autre effet, non moins important, cette solidarité fera faire un immense progrès à la cohésion de la France. C’est une chance de faire la preuve que l’intégration a été réussie sur l’essentiel. Une chance à ne pas laisser passer.
Les formes que prendra cette solidarité nationale face à l’islamisme liberticide sont à inventer par les Français musulmans eux-mêmes. Mais que se passera-t-il si rien de tel ne se produisait ? […]
Quand les millions de Français musulmans se déclareront en guerre avec les islamistes terroristes qui tuent les Français, il n’y aura plus de place pour le soupçon et pour le rejet à leur encontre.
Causeur (Merci à Fdechoix)