Il ne regrette rien. Un agriculteur ayant participé à la manifestation qui a conduit à l’incendie du centre des impôts de Morlaix (Finistère), vendredi 19 septembre, explique, anonymement, qu’il ne voit “pas pourquoi regretter parce que si on n’avait pas fait ça, ils ne nous auraient pas écouté. Et nous, ce dont on a besoin, aujourd’hui, c’est d’être écouté”.
Cette opération coup de poing n’a, selon lui, qu’une seule explication : le désarroi des familles dans les campagnes. Parmi les incendiaires se trouvaient “du fils d’exploitation à peine majeur jusqu’à des retraités de 77 ans. Des gens qui voient leurs retraites ne pas dépasser les 600 euros alors qu’ils ont trimé toute leur vie, qui ont du mal à acheter de la viande, du poisson tous les jours, qui voient leurs enfants trimer toute la journée dans les champs et qui voient qu’ils n’arrivent pas à bien gagner leur vie”.
Quant aux risques judiciaires, “il y aura surement des sanctions de prises envers certaines personnes”, admet-il, et là encore, on restera solidaires jusqu’au bout. Ca ne nous fait pas peur les poursuites judiciaires”. Il espère enfin que le mouvement prendra de l’ampleur : “On n’était que 300. Si on arrive à réunir tout le monde (…) qu’ils se méfient quand même, parce qu’on est quand même beaucoup. Tout le monde essaiera de hausser le ton pour essayer de gagner un jour sa vie dignement”.